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Октябрь
2024

Martins-pêcheurs, hérons cendrés, poules d’eau... Ces discrets habitants des bords du Cher, à Montluçon

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L’un des atouts des villes en Auvergne, c’est qu’elles bénéficient d’un environnement plus préservé que l’on ne le croit. Pour son avant-dernière sortie mensuelle de l’année, la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) a fait découvrir les oiseaux des berges du Cher à Montluçon au fil d’une boucle entre le quartier des Îles et Saint-Jean, en ces vacances d'automne.

« L’idée de ces sorties est de faire découvrir la biodiversité. À chaque sortie, on change d’endroit en fonction des espèces que l’on veut observer. Quand nous sommes allés à Hérisson en janvier, c’était pour voir le tichodrome qui niche sur le château. Sur les berges du Cher en ville, on trouve beaucoup d’oiseaux d’eau : des martins-pêcheurs, des hérons cendrés, des poules d’eau… Ce sont des sédentaires qui restent là à l’année », précise Nicole Deschaume, animatrice du groupe LPO de Montluçon.

Les migrateurs dans le ciel de Montluçon

En cette période de migration, rien n’échappe à l’œil expert de la bénévole. Alors que la petite trentenaire de participants discute encore tranquillement sur le parking à côté du rond-point des Îles, Nicole Deschaume prend soudain ses jumelles. « En haut ! Des grues ! Là-bas, dans le blanc du nuage face à nous », s’écrie-t-elle avant de commencer à compter les oiseaux.

Les forêts de l'Allier en état d'alerte, le dérèglement climatique continue de faire des dégâts

Comme elle le fera tout au long de la sortie, la bénévole note l’espèce d’oiseau et le nombre d’individus qu’elle voit. Toutes ces informations sont ensuite transmises à la LPO Auvergne-Rhône-Alpes pour alimenter les bases de données de l’association. Actuellement, le ciel de Montluçon est traversé par les derniers groupes de grues cendrées, milans royaux et pigeons ramiers dans leur route vers le sud.

La hauteur du Cher et le courant comme éléments perturbateurs

Avant que le groupe ne se mette en marche, Nicole Deschaume et Annie Faurie, autre animatrice LPO du groupe de Montluçon, préviennent.

On ne sait pas si on verra beaucoup d’oiseaux vu la hauteur du Cher à cause des pluies de ces derniers jours. En plus, il y a trop de courant en ce moment.

En ce moment, certains oiseaux ont préféré quitter les berges du Cher pour d’autres gravières plus au calme.

La balade s’annonce cependant prometteuse car pendant que le groupe traverse la chaussée en direction des berges du Cher, un chant se fait entendre. « Ah… Ça, c’est le martin-pêcheur !, se réjouit Nicole Deschaume. Je ne sais pas si on arrivera à le voir. »

Nicole Deschaume a pu renseigner les participants qui le souhaitaient.

Canards, héron, grèbe, martin-pêcheur...

Arrivés au niveau du parapet, les participants sortent tous leurs jumelles. Un héron cendré se fait discret sur les berges au milieu des branches. Des canards et canes colvert se reposent sur une petite île au milieu du Cher.

Quelques chanceux aperçoivent un grèbe castagneux. Soudain le martin-pêcheur, que Nicole Deschaume avait entendu, jusque-là invisible, prend son envol au-dessus du courant avant de se cacher de nouveau dans un fourré.

Si les plus expérimentés savent quelles espèces chercher, des participants plus néophytes questionnent Nicole Deschaume et Annie Faurie pour avoir de plus amples explications.

Un environnement fragileLe héron cendré est présent sur les rives du Cher à Montluçon. (Illustration Jérémie Fulleringer)

Après cette pause, le groupe poursuit sa route pour aller faire des observations plus en amont en direction de Saint-Jean. Si les eaux du Cher, le territoire du bassin de Montluçon et plus globalement le département de l’Allier est plutôt préservé en termes de biodiversité, la situation n’est pourtant pas idyllique.

« On est moins touché par les pesticides que d’autres zones mais le remembrement, avec l’arrachage de haies, fait du mal. Les oiseaux perdent des zones pour nicher. On voit les populations qui diminuent. Des espèces changent aussi avec le réchauffement climatique », constatent Nicole Deschaume et Annie Faurie.

La prochaine sortie du groupe LPO de Montluçon aura lieu samedi 30 novembre, à Treignat. Le rendez-vous est à 14 heures au camping de l’étang d’Herculat. Informations au 04.70.28.21.83 ou sur https://auvergne-rhone-alpes.lpo.fr.Les personnes qui souhaiteraient adhérer à la LPO peuvent le faire au 05.46.82.12.31 ou sur https://monespace.lpo.fr.

Florence Farina