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Октябрь
2024

Un trentenaire condamné à un an de prison à Tulle pour vols de remorque, mobylette...

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À la barre du tribunal de Tulle hier, le regard du trentenaire est vide. L’homme, placé sous curatelle, comparaît pour le vol d’une mobylette à Donzenac, les vols de deux remorques à Chamboulive et Chanteix, le recel d’un tracteur à Saint-Jal et divers infractions et délits routiers. Des faits commis entre avril et août derniers et en grande partie en récidive.« Le 25 avril, vous êtes contrôlés par les gendarmes à Chamboulive au volant d’un Renault Espace sans éclairage. Le véhicule n’a pas d’assurance, pas de contrôle technique, la carte grise n’est pas à votre nom et vous avez interdiction de conduire. Vous saviez que vous n’aviez pas le droit de conduire ? », lance la présidente. Sans se démonter, le jeune homme rétorque : « Je n’avais plus de cigarettes et il pleuvait. » Pour le défaut de contrôle technique, « je n’ai pas les moyens de payer », indique-t-il ; pour la carte grise qui n’est pas à son nom, « il fallait que je passe par la tutelle et comme je n’ai plus le permis… ». La conduite sans permis : « Je suis à la campagne, je travaille pas mal le bois, la caillasse, j’ai besoin de conduire. » « Est-ce que l’on risque de vous revoir ici parce que vous aurez à nouveau conduit ? », interroge l’un des assesseurs. « J’ai bien peur que oui », répond le prévenu. Moment lunaire.Le reste l’est autant. Le recel d’un tracteur à Saint-Jal, le prévenu ne le reconnaît pas, estimant qu’il lui a été donné. Le vol d’une remorque à Chanteix, « c’était pour faire du bois, elle était dans un garage au bord de la route, je pensais qu’elle n’était à personne », explique-t-il. Quant à la disparition d’une mobylette à Donzenac, « je n’ai rien à voir avec cela. Je suis parti de mon ancienne famille d’accueil à Donzenac vers 21 heures et je suis resté chez moi à Chamboulive toute la nuit. » Mais la présidente n’y croit pas. « Votre téléphone a borné à Donzenac vers 2 heures du matin. Votre téléphone ne fait pas sa vie tout seul… »

Une peine aménageable

Pour la procureure, ce dossier est « simple par les faits mais complexe par la personnalité du prévenu » qu’elle connaît bien pour avoir déjà demandé, sans succès, son placement en détention provisoire par le passé. « Il ne reconnaît que ce pour quoi il est pris la main dans le sac, pour le reste il ment. » Elle requiert deux ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans et mandat de dépôt à l’audience.Pour l’avocate du prévenu, la tâche n’est pas aisée. « Mon client a le fonctionnement d’un enfant et on ne met pas un enfant en prison, a-t-elle plaidé. Le mieux, ce serait un placement en institution mais pour l’heure, nous n’avons pas cette solution. » Le tribunal l’a entendue. Le trentenaire, qui a été relaxé de défaut d’assurance et recel de tracteur et pour qui le vol d’une remorque a été requalifié en recel, a été condamné à un an de prison. « Une peine aménageable, a souligné la présidente. Vous allez passer devant le juge des libertés et de la détention qui verra si elle peut être aménagée. Sinon, c’est la prison… »

Estelle Bardelot