Les acheteurs nombreux à la Trifòla de Craponne-sur-Arzon pour faire les réserves de pommes de terre pour l'hiver
Le changement d’heure opéré dans la nuit a rappelé à beaucoup de monde que l’hiver approche. Le moment de faire les stocks aussi. Dimanche, les amateurs de pommes de terre ont pu profiter de la Trifòla de Craponne-sur-Arzon pour remplir les caves.
Des prix similaires à l’année dernièreIl faut dire que les pommes de terre n’ont pas eu une année facile chez les particuliers. « Mon père a un jardin mais les patates n’ont pas marché du tout. On aurait dit des billes », se lamente Sylvie, présente dimanche à Craponne. Alors pour tenir tout l’hiver, pas le choix, il faut en acheter. « C’est la deuxième fois qu’on vient ici. On apprécie car on peut acheter local », explique l’habitante de Saint-Férreol d’Auroure. Avec son mari Didier, ils sont repartis finalement avec près de 100 kg de pommes de terre dans le coffre de la voiture. Des commandes habituelles pour les producteurs qui doivent se démultiplier en ce dimanche matin.Pour répondre à la demande, tout le monde est mis à contribution chez les vendeurs. Du côté de la coopérative du Haut-Velay, Melvin est présent pour aider ses parents à servir tout le monde. Aux quatre coins de la foire, un ballet ininterrompu de voitures défile pour charger la précieuse cargaison.
« Dès 7 heures, des gens étaient là pour être sûrs d’avoir ce qu’ils voulaient », explique Emmanuel Ramousse, producteur à Craponne. Avec son équipe, il avait prévu près de 15 tonnes pour la Trifòla et sa marchandise s’écoule comme des petits pains. « On a nos habitués avec des clients qui reviennent tous les ans. Aujourd’hui une personne a même pris 800 kg », ajoute le producteur qui n’a pas vécu une saison de tout repos. « C’est une année moyenne pour la pomme de terre. Globalement c’est un peu mieux que les années précédentes, mais cela dépend des variétés. Le gros problème aura été pendant la récolte. Elle a été rendue très difficile avec la pluie », explique le producteur de Monalisa ou de Rosabelle à partir de 22 euros les 25 kg et des Charlottes à 23 euros.
En face de lui, Jean-Michel Darle, président de la coopérative du Velay, avait lui aussi du travail. Sur les 10 tonnes amenées, la moitié avait déjà trouvé preneur en milieu de matinée à des prix similaires que l’année dernière, soit 20 euros les 25 kg. « C’est une meilleure année, mais toutes les charges augmentent. Le prix des sacs, des palettes, de l’électricité », justifie le producteur.
Des achats en grosse quantitéDans la foule du jour, nombreux sont les jardiniers malheureux. Avec une année pluvieuse, les récoltes sont maigres et les stocks aux plus bas. Alors les visiteurs n’ont pas hésité à acheter en gros. Originaire de la Vienne, Laurent Trioulaire a profité de son passage dans la région pour repartir avec le coffre plein. « Je profite de venir voir ma famille pour refaire mon stock ». Et c’est peu dire, avec ses 160 kg de pommes de terre, l’homme est équipé pour l’hiver. « Tout n’est pas pour moi, plaisante-t-il, mais de toute façon avec les pommes de terre on fait de tout, donc c’est important d’en avoir ! » Un constat largement partagé par les adeptes de la Trifòla, réunis dimanche à Craponne-sur-Arzon.
Guillaume Chorin