Le travail hybride améliore-t-il le bien-être mental des salariés ?

Le Premier ministre Michel Barnier a récemment déclaré que la santé mentale serait la grande cause nationale pour 2025.

Il a souligné l’urgence de cette problématique avec une personne sur trois souffrant de troubles psychiques au cours de sa vie.

Dans ce cadre, la santé mentale des travailleurs est un enjeu crucial, particulièrement dans le contexte de nouvelles organisations du travail. Le travail hybride, alternant présentiel et distanciel, semble être bon pour la santé mentale des travailleurs.

Moins de lombalgie et de dépression

Une étude de Santé publique France révèle que le travail hybride réduit la prévalence de la lombalgie et diminue les risques de symptomatologie dépressive.

30 % des travailleurs hybrides rapportent une amélioration de leur bien-être mental. Ils soulignent une réduction du stress et de la fatigue, principalement grâce à l’élimination des trajets domicile-travail. Ce temps libéré peut être consacré aux loisirs ou à la famille, favorisant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ce qui aide à prévenir le burn-out.

Moins de stress

Une enquête menée par International Workplace Group (IWG), leader dans le secteur des espaces de travail flexibles, confirme que « 78 % des employés hybrides se sentent plus heureux et moins stressés grâce à la flexibilité offerte par ce mode de travail ».

Quatre travailleurs sur cinq (81 %) déclarent que leur santé mentale s'est améliorée depuis qu'ils ont adopté un modèle de travail hybride. 68 % déclarent que leur santé physique s’est améliorée grâce au travail hybride, leur permettant notamment de faire plus d’exercice physique (54 %) et d’avoir une alimentation plus équilibrée (58 %). Les salariés hybrides se sentent également mieux reposés (80 %), car ils bénéficient d’un sommeil de bien meilleure qualité et plus régulier (68 %).

Cependant, l’étude met aussi en garde contre les effets négatifs d’une mauvaise organisation, « qui peut entraîner une augmentation du stress et de l’isolement » (*).

Mais des risques associés

Un rapport de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) souligne aussi que si le travail hybride présente de nouvelles opportunités et défis pour la santé et la sécurité au travail, il est essentiel de mettre en place des mesures pour maximiser les bénéfices et minimiser les risques associés à ce mode de travail.

L'isolement social lié au manque d'interactions qui peut entraîner un sentiment de solitude et d'isolement, tout comme l'absence de supervision directe et de soutien immédiat, peut rendre la gestion des tâches plus difficile et augmenter le stress. 

Il peut également y avoir des difficultés à déconnecter, à séparer la vie pro de la vie perso ou les problèmes techniques et la dépendance aux outils numériques peuvent être sources de stress. Par ailleurs, travailler dans un environnement non adapté peut causer des problèmes physiques comme des douleurs au dos ou au cou.

(*) Étude menée auprès de 1.026 participants en mai 2024 par Mortar Research auprès de salariés qui travaillent aujourd’hui de manière hybride. L’échantillon était représentatif de la région et du sexe au niveau national. Mortar Research est accréditée par la Market Research Society (MRS) et l’étude a respecté les directives de la MRS.

Cécile Bergougnoux