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Октябрь
2024

Des écrits du célèbre philosophe bourbonnais Jacques Chevalier sur la forêt de Tronçais réédités

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Le célèbre philosophe cérillois, Jacques Chevalier, est l’auteur de trois ouvrages de référence sur la forêt de Tronçais : La forêt de Tronçais, notice descriptive et historique coécrit avec Gustave Raffignon et publié en 1913 ; La Forêt, Tronçais en Bourbonnais sorti en 1930 ; et La légende de la forêt : Tronçais en Bourbonnais édité en 1950.

Les deux derniers livres viennent d’être réédités sous l’intitulé La forêt de Tronçais en Bourbonnais, suivi de Légendes de la forêt. Une initiative de la toute jeune association, Les Amis de Jacques Chevalier, fondée en 2022, et faisant suite aux recherches effectuées par Victor Gosset, l’arrière-petit-fils de l’écrivain, et son frère jumeau, Wandrille. Entretien.

Comment est né ce projet de rééditer les livres de votre arrière-grand-père dont le plus ancien a plus de 100 ans ?

En 2012, avec Wandrille, on a voulu en savoir un peu plus sur notre arrière-grand-père qui avait eu une vie très remplie. On a contacté l’association Mémoires de Cérilly et après on a creusé un peu plus pour trouver des personnes qui l’avaient connu. On s’est rendu compte que ce n’était pas si loin que ça car il est mort en 1962. De fil en aiguille, on a remonté le temps en rencontrant des amis à lui mais aussi des anciens élèves. Pour nous, c’était quelque chose d’assez incroyable.

On s’est dit qu’il était dommage que tout son travail sur Tronçais ne puisse pas se trouver en librairie

Cela veut dire qu’au départ, il n’est pas question de sortir un livre ?

Tout à fait. Il s’agissait simplement de recueillir des informations sur notre arrière-grand-père. C’est pour cela qu’on s’est rendu à plusieurs reprises à Cérilly, le lieu où il est né et où il est mort. En étudiant sa vie et son œuvre, on s’est rendu compte qu’aujourd’hui aucun de ses livres n’est publié. On peut les trouver d’occasion mais à des prix très chers. On s’est dit qu’il était dommage que tout son travail sur Tronçais ne puisse pas se trouver en librairie. Après un peu de temps, on a fini par trouver une maison d’édition.

Dans son ouvrage daté de 1930, Jacques Chevalier se plaît à décrire « les reflets changeants de la forêt » selon les saisons.

Pour quelques raisons avez-vous republié l’ouvrage de 1930 et celui de 1950 ?

On a considéré que l’ouvrage de 1930 était un livre pour le grand public qui permet de suivre le journal de Jacques Chavalier quand il parcourt la forêt, rencontre les charbonniers et les fendeurs de la forêt, tous ces métiers qui ont disparu avec des gens qui travaillaient et habitaient dans la forêt. On le suit au cours dans ses pérégrinations où l’on s’aperçoit qu’il a vécu toute l’évolution de cette forêt dans une évocation très poétique, lui qui est plutôt un philosophe. Les légendes sont également grand public.

Jacques Chevalier a eu la chance d’avoir son grand-père qui lui a raconté les légendes de Tronçais. Certaines sont très connues, car elles ont été rapportées de famille en famille.

Pourquoi avez-vous laissé de côté son premier livre, La forêt de Tronçais, notice descriptive et historique ?

On aurait aimé l’intégrer mais la maison d’édition préférait regrouper deux ouvrages en un. Nous, on était déjà très contents d’avoir trouvé une maison d’édition. Après, il faut savoir que cette notice est davantage pour un public spécialisé. C’est la première étude complète sur la forêt de Tronçais d’un point de vue historique et géologique.

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Dans la préface du livre, Thierry Gosset, votre père, dit que « Nul mieux que lui [Jacques Chevalier] ne connût la forêt de Tronçais, ne sut en parler »… C’est vrai et c’est ce qu’on a vérifié en rencontrant les personnes qui l’ont côtoyé. Dans le pays de Tronçais, Jacques Chevalier était considéré comme « Le connaisseur » de la forêt. L’étude réalisée avec Gustave Raffignon, qui était inspecteur des eaux et forêts, est un livre remarquable.

Jacques Chevalier avait aussi un attachement profond pour les travailleurs de la forêt…

Quand il revenait à Cérilly pour les vacances, il passait beaucoup de temps avec eux. Dans son deuxième livre, il relate par exemple une nuit partagée avec un charbonnier. Ce n’était pas tout le monde qui pouvait dormir dans les loges car elles étaient plutôt spartiates. Dans son récit, on ressent une proximité très forte notamment au moment du partage du repas.

« Colbert, en 1670, sème à Tronçais des glands, et n’y touche plus., écrit Jacques Chevalier. En 1917, à l’heure décisive de la guerre, quand il fallut à la France et à ses alliés tout leur tonnage pour faire venir d’outremer les hommes et les munitions, et qu’on ne pouvait libérer le tonnage qu’en puisant dans les richesses en bois de la France, à cette heure vous étiez là, vous, les chênes de Colbert. »Jacques Chevalier était un grand marcheur, c’est peut-être aussi pour ça qu’il aimait la forêt….

C’est vrai, il marchait des kilomètres et des kilomètres en forêt de Tronçais. Il connaissait la forêt par cœur et il était capable de se repérer sans avoir besoin d’une carte. Il était aussi un guide pour ses amis. Il faisait vivre cette forêt à tous ceux qu’il rencontrait. C’était le chantre de la forêt de Tronçais.

La forêt de Tronçais et Notre-Dame

Illustrations. Les illustrations qui accompagnent l’ouvrage sont signées par Paul Devaux et Gabrielle Cornuault. Paul Devaux, né à Bellerive-sur-Allier en 1894 et décédé à Vichy en 1949, était un graveur sur bois dont le travail est décrit comme celui d’un « tailleur d’images ». L’illustratrice Gabrielle Cornuault, qui habite Vichy, insuffle une touche contemporaine aux légendes de la forêt avec ses illustrations modernes. 

Publication. Publié aux éditions de la Flandonnière, l’ouvrage La forêt de Tronçais en Bourbonnais, suivi de Légendes de la forêt, est en vente à la maison de la presse de Cérilly, dans les librairies et sur internet. Il fait 176 pages et coûte 34 €.

Fabrice Redon