"Clermont-Ferrand, c'est pas Marseille !" Le préfet du Puy-de-Dôme martèle son engagement contre le trafic de drogue

« Paul ! Tu guettes si le préfet arrive ? » Le colonel Philippe Robin, président de la Société des membres de la Légion d’honneur (SMLH) du Puy-de-Dôme, fait les cent pas dans l’espace Simone-Veil de Chamalières. Il est onze heures, ce samedi 2- octobre, et Joël Mathurin est attendu pour l’assemblée générale annuelle, en tant que membre d’honneur de la société. Le représentant de l’État prend la parole. Au menu : l’actualité locale des derniers temps.

Agriculture. Impossible pour le préfet d’y échapper. Après avoir rappelé l’épisode de « crise majeure » du début d’année sur les autoroutes, il a évoqué la venue début octobre du Premier ministre, Michel Barnier, au Sommet de l’élevage avec en toile de fond la fièvre catarrhale ovine (FCO). Il en a profité, aussi, pour glisser une information à destination des agriculteurs : la date d’épandage est reculée au 1er décembre, et non au 15 octobre, date fixée à l’échelle nationale.

"Crime de sang"

Trafic de stupéfiants. Un lourd dossier qui occupe le préfet. Les stups ? « Un défi réel, cadre Joël Mathurin. Nous sommes en situation de grande difficulté, je ne le cache pas. » Loin de lui l’idée de se placer en position d’échec. « Nous avons mis en place des stratégies de reconquête de territoire, contre une délinquance qui est organisée avec un système prémafieux. Fumer un joint, c’est une forme de complicité avec un crime de sang, car un joint possède ce goût-là. » L'image est forte.

Immersion dans l'enfer du trafic de drogue du quartier de La Gauthière à Clermont-Ferrand

Le préfet s’est aussi permis de répondre implicitement aux propos de la procureure de la République de Clermont-Ferrand, Dominique Puechmaille. À nos confrères du Parisien, la semaine dernière, elle avait déclaré : « Clermont, c’est Marseille en plus petit ! » Joël Mathurin balaye la citation : « C’est pas Marseille ! » Tout en insistant que la procureure et lui sont « ensemble sur le terrain » face au trafic. 

Adrien Fillon