Accord UE-Mercosur : "Macron doit siffler la fin de la partie", réagit Patrick Bénézit, le vice-président de la FNSEA
Les syndicats agricoles majoritaires redoutent qu’un accord tombe au Brésil, à Rio de Janeiro. « Certaines rumeurs font état d’une volonté de conclusion lors du sommet du G20 du 18 et 19 novembre », alertent la FNSEA et les Jeunes agriculteurs.
« Cela déroulerait le tapis rouge à une agriculture qui renierait tous nos modèles européens. Tout ce qui est interdit chez nous est autorisé là-bas », réagit le Cantalien Patrick Bénézit, vice-président de la FNSEA.
Une Commission européenne « technocratique »Le texte ouvrirait notamment la porte à 99.000 tonnes de viandes bovines. L’éleveur de Saint-Martin-sous-Vigouroux évoque « l’utilisation d’hormones, d’activateurs de croissance à base d’antibiotiques » ou de « farines de viande » versées dans les rations. Selon lui, « tout ce qui existe en termes de produits phytosanitaires » est légal dans ces pays d’Amérique du Sud, où ne prévaut « aucune réglementation pour le bien-être animal ».
« Nous nous retrouvons face à une Commission européenne technocratique qui ne perd pas le cap pour nous mettre des contraintes supplémentaires… Et face à la même Commission qui dit : “Par contre, c’est open bar pour le commerce international” », expose Patrick Bénézit.
Une provocation supplémentaireUne autre indiscrétion met le feu aux poudres. D’après le média spécialisé Politico, Bruxelles réfléchirait à indemniser les agriculteurs lésés. « On va donner un chèque, un plat de lentilles aux agriculteurs français parce que ce sont eux qui gueulent le plus, schématise Patrick Bénézit. C’est pris comme une provocation. »
L’agriculteur cantalien se tourne vers l’Élysée : « Macron doit siffler la fin de la partie. Si cet accord se fait, ce sera avec l’aval du chef de l’État. »
Romain Blanc
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