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Comment expliquer le visage de l'ASM Clermont à l'extérieur après la nouvelle lourde défaite ramenée du Stade Français ?

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Le disque commence à être rayé et il va finir par faire mal aux oreilles, au mieux interpellé, au pire agacé. On parle ici des réactions « d’après branlée » pour reprendre l’expression de Thomas Ceyte, porte-parole, samedi soir à Paris, des joueurs de l’ASM.

Le deuxième ligne, arrivé l’été dernier de Bayonne, n’a pas sa langue dans la poche et son discours sait être imagé quand il le faut. « On est le Doliprane des équipes qui nous reçoivent », a-t-il lâché après avoir évoqué les autres raclées subies à Perpignan (33-3) et à Toulouse (48-14).

Après huit journées, le constat du parcours de l’ASM pose question : 19 points sur 20 à domicile, zéro pointé à l’extérieur. Pourquoi ces deux visages opposés ? « Ce qui se passe quand on joue en déplacement ? Je n’en sais rien, souffle Thomas Ceyte. On fait des choses bien à l’entraînement qu’on ne réalise pas en match. J’espère que l’on n’est pas juste une équipe de la semaine », rajoute sans ambages le deuxième ligne dépité.

Toujours sur le thème de la différence de comportement, Christophe Urios n’a pas d’explication non plus. « La raison de cette différence ? Je ne la connais pas. Est-ce psychologique ? Je ne le pense pas quand je vois comment on se prépare la semaine. Je n’ai pas de réponse, on cherche. Je pense surtout que notre rugby n’est pas assez costaud. Sous pression de l’adversaire, on n’a pas la solidarité qui va bien », estime le coach un peu dans l’embarras.

« Je ne sais pas si on est solidaire »

Plus gênant encore est le décalage entre les discours d’avant-match, même dans les messages livrés dans l’intimité des vestiaires précédant le coup d’envoi, et le comportement général sur le terrain. « On s’était dit que ça serait dur, ici à Paris, mais qu’il ne fallait pas se lâcher. Je trouve que l’on a été solidaire, on s’est accroché sous nos poteaux mais on a fini par faire des fautes », reconnaît Thomas Ceyte.

Il y a bien sûr beaucoup à dire sur le plan individuel, sur certaines prestations de joueurs cadres qui ne répondent pas aux attentes, mais le collectif n’insuffle jamais un élan de révolte quand ça souffle fort. C’est pourtant, selon Christophe Urios, une des bases essentielles pour réussir à l’extérieur. « Je ne sais pas si on est solidaire… s’interroge le manager. Sur ce match, je n’ai pas l’impression qu’on a lâché mais quand je vois notre mêlée, je ne suis pas sûr qu’on soit solidaire… »

Samedi soir, face à un Stade Français au pied du mur qui avait récupéré deux de ses meilleurs piliers de mêlée, beaucoup de joueurs de l’ASM ont semblé au bout du rouleau. Certains ont beaucoup tiré sur la corde. Ce qui peut expliquer que les actes ne suivent pas les promesses de s’envoyer et de monter le curseur à un niveau qu’ils n’ont, peut-être, plus les moyens d’atteindre après deux mois éprouvants d’un Top 14 sans concession.

Mais est-ce que l’ASM, qui joue au Michelin, offre beaucoup plus de garanties ? Le discours de Thomas Ceyte est une nouvelle fois éclairant.

« À la maison, on a fait le plein, mais, sans manquer de respect à personne, je ne suis pas sûr qu’on ait reçu beaucoup de cadors. Le seul match qui était dur sur le papier, c’était Toulon. Et ça a été compliqué pour nous (victoire 19-18). »

Il y a donc un (nouveau) grand danger qui se profile, avec la réception samedi prochain (14 h 30) de Bordeaux. « Là, clairement, on aura la pression », n’élude pas le clairvoyant Thomas Ceyte.

Christophe Buron