Cession du centre médical de Sainte-Feyre : les syndicats craignent une fuite des effectifs
Une cession qui fait grincer des dents. C’est en juin 2023 que le groupe MGEN a annoncé la cession de ses 35 établissements sanitaires, médico-sociaux et centres médicaux, dentaires, optiques et audio au groupe VyV parmi lesquels le centre médical de Sainte-Feyre. Les premiers centres devraient être cédés au 1er juillet 2025, raison pour laquelle les négociations ont déjà débuté. Celui de Sainte-Feyre devrait l’être au 1er janvier 2026 (*).
Des acquis sociaux menacésSi le groupe VyV, qui est une union mutualiste, a l’obligation de séparer le secteur hospitalier de celui du social et assurance, l’intersyndicale de la MGEN (CFDT, CFE-CGC, CGT, UNSA) craint les conséquences directes que cela pourrait avoir sur les acquis sociaux des salariés. « La difficulté majeure, c’est que l’on va changer de convention collective, déplore Bruno Dalby, délégué syndical de la CFDT au CMN de Sainte-Feyre. On passerait d’une convention collective hospitalière à la convention ANEM (Association nationale des employeurs de la mutualité) qui est nettement plus défavorable. Donc au final, on y perdrait financièrement et on perdrait aussi des accords d’entreprise obtenus jusqu’à présent et qui ne seraient plus d’actualité. »
Une inquiétude partagée par l’intersyndicale qui dénonce en outre, « une scission imposée sans concertation ». Raison pour laquelle elle appelle l’ensemble des salariés à se mobiliser le 5 novembre prochain pour exiger un cadre de négociation. « On plantera le piquet de grève de 13 heures à 15 heures devant l’établissement », précise Bruno Dalby. Le but de la mobilisation étant de faire comprendre à la population le risque qu’une telle cession pourrait avoir.
Si on perd cette convention, on a peur d’une fuite très importante des médecins, des infirmières, de tous les salariés, ce qui pourrait aboutir à des fermetures de services, alerte le syndicaliste creusois. Imaginez si on dit à une infirmière qu’elle touchera 300 euros de moins, et bah, elle ira voir ailleurs. Sachant que tous ces métiers sont en tension et que l’on a du mal à recruter.
La qualité des soinsLe risque est bien là selon les syndicats, cette cession pourrait avoir indirectement des conséquences sur la qualité des soins. « On est un hôpital de proximité réputé sur la Creuse, appuie Bruno Dalby. Le risque, c’est qu’il y ait vraiment des services qui ferment. »
Par ailleurs, l’intersyndicale dénonce le passage d’un CSE national à des CSE régionaux. « On va passer d’un comité d’entreprise qui représentait 10.000 salariés à un autre pour 1.500 salariés, tient à ajouter le délégué syndical. Donc, on voit bien que les budgets ne seront pas les mêmes tout comme les prestations. »
Également, à partir de la cession des établissements MGEN, les instances syndicales n’auraient plus de représentativité jusqu’aux prochaines élections. « Et ça, c’est inenvisageable », alerte Bruno Dalby.
Autant de revendications qui donnent lieu à cet appel à la mobilisation le 5 novembre prochain. « Il est important que la population sache que l’on est un vrai hôpital de proximité et que cette cession pourrait directement les impacter. »
(*) Nous avons cherché à contacter la direction de VyV, mais nous n'avons pas réussi à la joindre.
Groupe VyVLe groupe VyV a été co-fondé par le groupe MGEN, un acteur historique de la mutualité en France, et Harmonie Mutuelle, en 2017. Aujourd’hui, le groupe VyV est le premier acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France.
Vincent Faure