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Октябрь
2024

Pro D2 : en quatre points, voici la recette du Stade Aurillacois pour s'imposer à l'extérieur

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Après Colomiers, après Montauban, la victoire à l’extérieur était attendue. « La première chose que j’ai dite après le match, c'est : “Enfin, on a le droit au bonheur” », lâchait Mehdi Slamani, deuxième ligne du Stade Aurillacois après la victoire à Mont-de-Marsan (33-29), vendredi 25 octobre. Dans les Landes, Aurillac a peaufiné la recette que l’équipe applique depuis le début de la saison.

1. Débutez avec du combat

C’était le point à corriger d’urgence après la défaite contre Nice. « L’objectif, c’était de redresser la barre sur un des fondamentaux du rugby : être agressif, combattre », expliquait Mathieu Lescure, entraîneur des avants. Avec et sans le ballon, dans la conquête, sur les mauls, les Aurillacois ont répondu présents.

À l’image de la percée de Tison, des avancées de Slamani, de cette séquence de jeu à une passe pour se rapprocher de la ligne avant d’inscrire le deuxième essai. À l’image aussi de ce plaquage agressif de Pieters suivi de sa paire de centres pour aller gratter un ballon important en fin de match.

« C’est sûr que ça facilite un match de rugby quand on avance. »

C’est surtout incontournable pour pouvoir mettre la suite de la recette en place.

2. Jouez les coups à fond

« Les bons ingrédients d’un match à l’extérieur, une fois que le combat est mis en place, c’est d’avoir de la prise d’initiative, d’essayer des choses. » Mathieu Lescure livre les secrets de la recette appliquée par ses joueurs, dès la première minute, avec ce petit jeu au pied par-dessus de Bévia qu’Aurillac convertissait en essai, une pénaltouche plus tard.

« À l’aile, on a des qualités en termes de vitesse. Le terrain synthétique facilite les choses. On a joué, on s’est amusé. Le rugby, c’est d’abord un jeu. À l’extérieur, on n’a rien à perdre, on a tout à gagner donc autant jouer, s’amuser. »

En choisissant les bons moments pour piquer, Aurillac s’est lâché, abusant des jeux au pied par-dessus lorsque la défense montoise peinait à monter quand les échanges de ping-pong rugby s’éternisaient. Relançant depuis ses 22 mètres, aussi, quand l’occasion se présentait. « Forcément, insouciance rime souvent avec jeunesse, analysait Mathieu Lescure. On leur demande de nous apporter de la fraîcheur. C’est aussi la première fois depuis le début de la saison qu’on arrive à mettre de la continuité dans notre jeu. »

3. Punissez l'adversaire

Oui, Aurillac a parfaitement joué le coup dans les Landes, mais les Stadistes ont aussi profité d’une équipe montoise moyenne, voire très faible en seconde période. Encore fallait-il la punir. « L’alternance a été bonne. On a su déplacer le ballon par moments et on a également su insister en zone de marque sur ballons portés. On a été assez efficace, on peut parler de pragmatisme, c’est aussi grâce à ça qu’on gagne ce match. »

Une efficacité illustrée par le 100 % face aux perches de Papunashvili. « Certaines étaient compliquées mais j’étais en confiance et je me suis dit : “Allez Dachi, tu peux la mettre entre les poteaux”, résumait le buteur de la soirée. J’ai dit au capitaine : “On prend les points”. »

4. Appliquez cette recette pendant 80 minutes (ou presque)

C’est là, la grosse différence avec les matchs à Montauban ou Colomiers. « On a joué pendant 80 minutes, se réjouissait Slamani. Les autres fois, on a eu un coup de mou. Là, on n’a jamais lâché. »

Jamais ? Vraiment ? « On fait une très grosse entame et puis petit à petit, il y a un peu de fatigue, un peu moins de lucidité et on prend cet essai en fin de première mi-temps qui est rageant. » Un essai qui punissait surtout des Aurillacois sur le reculoir en défense depuis quelques minutes. Mais, contrairement au déplacement à Montauban, les Aurillacois ont réussi à remettre de l’intensité dans le combat et en défense. « On a plutôt bien réagi en deuxième mi-temps », analysaient de concert Papunashvili et Lescure.

Mais, plus tatillon sans doute, l’entraîneur ajoutait : « Tout n’a pas été parfait, loin de là. Le match aurait pu nous échapper. » La recette peut encore être améliorée.

Mathieu Brosseau