Ligue 2 : excès de confiance, choix tactiques... Comment expliquer la débâcle du Clermont Foot face à Martigues ?
Il y a ce dimanche matin une équipe de Ligue 2 heureuse à Clermont-Ferrand. Avec des joueurs qui, après avoir longtemps fait résonner la musique dans leur vestiaire du stade Montpied, ont passé deux douces nuits à l’hôtel. Avec un coach, aussi, satisfait de son coup tactique. Cette formation, c’est celle de Martigues, sevrée de succès depuis deux mois jusqu’à celui de ce vendredi soir (1-0), restée en Auvergne avant de filer vers Gueugnon pour son prochain match “à domicile”, mardi, contre Caen.
« On est content parce qu’on a été la chercher, cette victoire. On savait que les Clermontois allaient laisser des espaces, notamment dans leur dos, et on a su en profiter. On a également su bien défendre, on a été très solide », se félicitait le latéral gauche martégal Ayoub Amraoui.
« On est tombé contre un adversaire qui, je pense, nous a bien étudiés », répondait à distance le capitaine du CF63, Henri Saivet, qui, à la veille de son anniversaire (34 ans), s’est vu servir une bonne rasade de soupe à la grimace. « On prend un but largement évitable et qui nous a fait perdre le fil conducteur du match ». Un fil déjà ténu durant les vingt premières minutes…
Guingamp, l’exceptionComment expliquer un tel bouillon pour des Clermontois en verve contre Guingamp (4-1), puis solides, à défaut d’être géniaux, à Bastia (0-0), face à un avant-dernier du championnat aux abois ? Un excès de confiance ?
« Absolument pas, s’est vivement défendu Henri Saivet. Parce qu’aujourd’hui, on est en quête de cette confiance. Elle n’est pas là à 100 % ». « Ce but nous a rappelé de mauvais souvenirs », a confirmé Damien Da Silva. « En fait, nos matchs se ressemblent. Guingamp sort du lot parce qu’on a été ultra-efficace, parce que Guingamp avait beaucoup le ballon et qu’on a été bon en contre. Mais on a du mal à créer des décalages, à se procurer des occasions et à marquer quand l’équipe en face est regroupée ».
Il y aurait donc un aspect mental, facteur inhérent à une équipe en totale reconstruction. Mais pas que… Les choix de Sébastien Bichard, vendredi, ont surpris. Pas tant celui de relancer Massamba Ndiaye dans le but, de retour de suspension après l’intérim assuré par Théo Guivarch. Plutôt ceux de laisser Jérémy Jacquet, remis de blessure, et Johan Gastien sur le banc, malgré l’absence d’Habib Keïta dans l’entrejeu. Voire de ne pas faire monter Yohann Magnin d’un cran pour remplacer le Malien, exclu à Bastia.
« Je ne voulais pas faire énormément de changements car l’équipe était dans une dynamique positive », s’est justifié le technicien. « L’intention était d’aller les chercher chez eux, d’être en capacité de les priver de ballon et de gérer la profondeur, puisque c’est une équipe qui a un jeu assez direct ».
Un milieu déséquilibréCela s’est vu sur le but d’Oucasse Mendy, où le latéral droit du moment, Yohann Magnin, s’est fait piéger sur un jeu long et arrêté. « Un but évitable, sur son côté », a froidement analysé le technicien, qui a ensuite tenté à l’heure de jeu de basculer sur une défense à trois pour « créer le surnombre depuis derrière ». L’expérience a tourné court à cause d’un déchet technique accru : « Ils ont beaucoup reculé durant les vingt dernières minutes, il fallait contourner ce bloc. D’où l’entrée d’un latéral », a-t-il indiqué.
Expérimental lui aussi, le milieu Ackra-Douane-Saivet s’est avéré déséquilibré, avec un Sénégalais perdu comme jamais sur le terrain.
« On n’a pas l’habitude de jouer dans ce trio-là, avec Maïdine (Douane) qui était plus haut et qui est un joueur très offensif. Avec Alan (Ackra), on devait s’ajuster (dans le placement, NDLR). Pareil dans le pressing », a expliqué Henri Saivet, qui espère lancer « une série positive » à Laval mardi.
Elle serait bienvenue, car le Clermont Foot (14e) ne compte que deux points d’avance sur le dernier, Troyes, qui s’est imposé ce samedi à Caen (0-1).
Sébastien Devaur