Un garagiste du Puy-de-Dôme condamné pour de nombreuses escroqueries
Une première plainte en 2021 a fait démarrer l’enquête de la sûreté départementale. Le Renault Scenic avait été acheté par un couple de retraités dans un garage puydomois pour 8.500 euros, fin 2019.Le couple constate que le véhicule a de nombreuses pannes électroniques, mais le garagiste ne se montre pas très enclin à effectuer les réparations.Veuve depuis l’achat, la victime souhaite revendre sa voiture, qui est revendue par le garagiste pour près de 9.000 euros. Le nouvel acquéreur se plaint à son tour d’anomalies électroniques. Sauf que, là encore, le garagiste fait la sourde oreille.
Cartes grises vierges, compteurs trafiqués...Il s’avère en fait que le Scenic avait été volé en 2019, du côté d’Avignon. Avant d’être maquillé par la suite. Au cours de leurs investigations, les policiers se rendent compte que beaucoup de clients se plaignent du garagiste sur Internet. La procédure s’épaissit…Ce dernier utilise des contrôles techniques vierges et les compteurs kilométriques sont parfois trafiqués. Pour ce faire, il s’appuie sur le centre de contrôle technique voisin, dont le gérant est également prévenu. "C’est faux, c’est ce qu’il – le garagiste – a dit. On a eu un différend, c’est vrai. Il a commencé à hausser le ton, mais ce n’est pas allé beaucoup plus loin", se défend le gérant du centre, 44 ans. Le garagiste, quant à lui, n’est pas présent à l’audience.Tandis que les victimes s’additionnent peu à peu. Parmi les escroqueries, l’un des clients avait eu un accident avec sa voiture. Un véhicule qui sera passé au contrôle technique sans carte grise. Tandis que le garagiste traîne encore des pieds pour faire les réparations.
"Honnêtement, je comprends pas ce que je fais ici"Un troisième homme, âgé de 32 ans, est prévenu d’avoir emmené plusieurs véhicules par semaine au centre de contrôle technique. Jusqu’à cinq cents voitures auraient été apportées par le trentenaire. « Franchement, honnêtement, je comprends pas ce que je fais ici. J’ai emmené quelques véhicules, mais ces voitures, c’était le garagiste qui les prenait, c’était pour lui rendre service », affirme-t-il à la barre.
En défense, Mes Marie-Françoise Villatel et Jean-François Canis plaident la relaxe de leurs clients. Ce qu’ils obtiennent.En revanche, le garagiste, absent et non représenté, est condamné à six mois de prison et à une interdiction de gérer pendant quinze ans.
Julien Moreau