Que vaut le spectacle "Raconte-moi la France", joué pour la première fois au Zénith d'Auvergne ce week-end ?

Côté pile, le spectacle s’annonce grandiose. 3.000 costumes, deux heures de show, des chevaux, 92 acteurs… Faramineux. Côté face, avant même sa première représentation au Zénith d’Auvergne, samedi 26 octobre (quasiment complet), « Raconte-moi la France », création de Bruno Seillier, a fait du bruit. Notamment au sein de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. « Passéiste », « discutable sur le plan scientifique » : le groupe d’opposition de la Région n’a pas manqué de qualificatifs.

Alors, que vaut-il ce sacro-saint spectacle ? À l’origine de ces 3.000 ans d’Histoire, il y a un homme d’affaires, prénommé Thomas. Il débarque dans une bâtisse (la « maison commune », symbolisant la France et son passé). De là vont se jouer sous ses yeux des siècles et des siècles de batailles d’éminents personnages, de Vercingétorix à Louis XIV, en passant par De Gaulle ou Charlemagne.

"Ça se regarde bien"

Crevons l’abcès : oui, c’est franchouillard. Vous nous répondrez : « Mais c’est le thème du spectacle ? » Certes. Alors attardons-nous plutôt sur la scénographie. Tout se joue sur une sorte de mur de quatre étages et d’un dôme, au cœur du décor. Au fil des siècles et des événements historiques, les ambiances, les couleurs défilent sur le mur. Plutôt bien réussi. Soulignons aussi des scènes de danse et de combat très solides (avec les yeux qui pétillent, parfois, quand les chevaux entrent en trombe sur le plateau). À la narration, André Dussollier.

Quelque part pendant les invasions barbares. Au total, le spectacle comporte 57 scènes.

À part ça ? Il manque un petit quelque chose. Un fil conducteur. Les tableaux s’enchaînent, et on a parfois l’impression d’être en classe et d’assister à un cours d’histoire. Un père de famille confiait pendant l’entracte (il a eu lieu après 1515), qu’il s’attendait à davantage de « romance ». Il regrette l’aspect « trophistorique ». Mais, nuance-t-il, « ça se regarde bien ». On approuve son ressenti. Parce qu’au bout du compte, on pourra dire que Bruno Seillier a relevé sonpari : le spectacle est grandiose. En témoigne la standing ovation à la fin.

Cinq dates. « Raconte-moi la France » est donné à 15 heures ce dimanche 27 octobre. Puis à 20 heures les lundi 28, mardi 29, mercredi 30 et jeudi 31, toujours au Zénith d’Auvergne. Tarifs et réservations sur ticketmaster.fr.

Texte et photos : Adrien Fillon