"On est les Doliprane des équipes qui nous reçoivent" : retour sur la lourde défaite de l'ASM Clermont au Stade Français
L’ombre pesante du « zéro pointé » à l’extérieur planait bien encore un peu sur les épaules clermontoises, dans la cathédrale de Jean-Bouin, où le Stade Français a donné le coup d’envoi, ce samedi soir, lesté de l’encombrante étiquette de lanterne rouge que lui avait refilé un peu plus tôt le promu vannetais (après sa victoire à l’arrache face à Castres). Pourtant, le premier quart d’heure clermontois fut intéressant à plus d’un titre. Dans l’intensité, le dynamisme et les intentions. Mais ce fut le seul moment de lumière avant un océan noir et un vide sidéral.
Vendredi midi, lors du point presse de veille de match, Christophe Urios, le doigt sur sa grosse tocante au poignet, avait donné rendez-vous à 21 h 27. Soit au terme des vingt premières minutes d’une affiche, pour laquelle le manager avait la certitude que ses joueurs seraient à la hauteur.
Trois incursions en dix minutes pour trois petits points !On le répète, ils l’ont été sur l’entame de match, même si Jauneau et ses partenaires n’ont pas su se payer de leurs efforts. En trois incursions dans les 22 mètres, ils marquaient une pénalité : trois petits points… et puis s’en va !Car sur la toute première faute de maîtrise, un ballon perdu dans un ruck offensif par le capitaine, le Stade Français sortait de sa coquille. Une percée plein champ d’Ezeala envoyait Barré pour un premier essai sur la première occasion. Dur !
Il était 21 h 27, Paris prenait les devants (8-3) et l’ASM allait commencer à souffrir. Physiquement et athlétiquement. Le pack auvergnat n’avait sans doute pas la dimension pour s’opposer aux charges dévastatrices de Van der Mescht, Tanga et Halaifonua, les golgoths parisiens. La défense commençait à plier, à se faire pénaliser aussi.À la sortie de Fainga’a pour 10 minutes de frigo, on s’est dit que Clermont ne sortirait pas indemne de cette fin de première période rythmée par les grosses vagues roses. Les portes se sont alors ouvertes et Carbonel n’a pas eu de mal, après deux minutes de pilonnage en règle devant la ligne, pour s’engouffrer dans un espace vide (15-3).
Le long calvaire de la seconde périodeSe défaire de la lourde étreinte du Stade Français était alors le défi de l’ASM si elle voulait se sortir du guêpier. Mais la seconde période n’attaquait pas vraiment sur des bases plus réjouissantes. Surtout pas en mêlées et sur les ballons portés, où Paris affichait ses vertus de la saison dernière. Et comme la touche se déréglait une nouvelle fois avec l’entrée de Massa…
Cette deuxième mi-temps devait se résumer à un long calvaire pour les hommes de Christophe Urios dont l’impuissance devenait un peu plus prégnante au fil des minutes. Ce Stade Français était ce samedi soir injouable pour une équipe de l’ASM de faible tonnage. Chaque collision, le moindre impact la faisait reculer.
À la sortie de cet échec dans les grandes largeurs, Thomas Ceyte résumait parfaitement la prestation de son équipe. « On a été nul ! On a été dominé de partout. C’est une grosse déception, on ne prend que des grosses branlées à l’extérieur. On est peut-être qu’une équipe d’entraînement. On voulait faire autre chose, mais on a craqué. J’ai l’impression qu’on est les Doliprane des équipes qui nous reçoivent ».
Difficile de trouver plus imagé pour poser le constat d’une ASM toujours au zéro pointé en déplacement. Avec une étiquette maintenant bien accrochée de proie idéale loin du Michelin.
Christophe Buron