ru24.pro
World News in French
Октябрь
2024

Pourquoi le gymnase L'Issoirienne va bientôt prendre sa retraite ?

0

C’est un édifice incontournable du patrimoine architectural de la cité Saint-Austremoine. Depuis 140 ans, le gymnase a accueilli et formé des générations de sportifs. À l’époque, sa construction s’inscrivait dans le cadre d’importants travaux de restauration et d’agrandissement du collège (*).Le conseil municipal d’alors souhaitant : "N’établir qu’un seul gymnase qui servirait indistinctement à toutes les écoles de la ville", peut-on lire dans Le Moniteur d’Issoire, en 1882. Un an plus tôt, ces mêmes élus avaient voté en faveur du financement de sa construction qui s’élevait à… 1.000 francs.Groupe de gymnastes de l’Issoirienne, milieu des années 1970 (Archives Municipales Issoire, USI L’Issoirienne, cote 25Fi78).

Entre désir de partir et nostalgie

Toujours dans les colonnes du journal local, l’annonce de la création, le 9 juillet 1884, de la société de gymnastique L’Issoirienne, était officialisée. Fernand Counil, René Sauvadet ou Daniel Dupois en ont écrit quelques-unes des plus belles pages. Encore de nos jours, les gymnastes de l’USI s’entrainent quotidiennement dans ce lieu chargé d’histoire. Mais, il faut bien le reconnaître, l’état de forme de l’emblématique salle de sport est aujourd’hui sur le déclin. Un siècle et demi d’activité ne l’a pas épargné. Le chauffage n’est plus aussi efficace qu’auparavant et la peinture s’écaille par endroits.

Il n'est plus au niveauLe gymnase ne correspond plus aux attentes des jeunes sportives.

"C’est un véritable monument historique pour nous, mais il est trop petit, on se marche dessus", admet Nathalie Moore, l’actuelle présidente de L’Issoirienne. Ses proportions (150 m2 et 7 mètres sous plafond) ne correspondent plus aux standards contemporains, notamment pour la prise d’élan désormais insuffisante pour effectuer les doubles saltos carpés, pirouettes et pas chassés."Ce sera mieux quand nous aurons plus d’espace", confirme Céleste, jeune gymnaste âgée de 12 ans qui participe à un stage durant les vacances.

Et l’adolescente d’ajouter : "Mais c’est plus familial ici." Un sentiment partagé par l’ensemble des licenciés du club. "Je l’aime bien ce gymnase", complète Louane, 7 ans, déjà nostalgique à l’idée de quitter les lieux la saison prochaine.

Ses proportions, qui à présent montrent leurs limites, lui confèrent malgré tout un indéniable côté "chaleureux", résume Marie Baconnet, professeure de gymnastique. Sauf que d’ici à quelques mois, les portes de l’établissement vont définitivement se fermer.

Quel avenir pour le centenaire ?Les vestiaires sont étroits.

Si proche d’un jubilé amplement mérité, le gymnase va bientôt laisser ses agrès sans regrets. Le cheval d'arçons, la poutre et le praticable ne prendront pas la poussière pour autant. Le club de gymnastique issoirien intégrera en 2025 avec d’autres associations sportives, le nouveau gymnase en cours de construction, rue Antonin-Gaillard, et financé par l’Agglo Pays d’Issoire.Se pose alors la question de l’avenir du "vieil" établissement sportif?? Lionel Arnault, vice-président en charge de la culture et du patrimoine, apporte une réponse. "Il s’agit d’associer, dans un centre culturel global, le centre Pomel, l’office du tourisme et le Ciap [Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, NDLR] pour créer un ensemble cohérent."Les installations seront utilisées pendant encore une saison.

Et Bertrand Barraud, président de l’Agglo Pays d’Issoire, d’ajouter : "Le gymnase est inscrit aux monuments historiques depuis le mois de juillet, ce projet est une priorité et sera lancé en 2026 ou 2027." 

(*) L’établissement scolaire était dans l’actuel centre Pomel.

David Allignon