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Октябрь
2024

Le premier barrage sur la Loire sera-t-il bientôt réhaussé ?

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EDF vient, récemment, de célébrer les 70 ans de la centrale hydroélectrique de Montpezat en Ardèche. Un bel anniversaire pour un équipement hors norme qui profite du changement de bassin-versant des eaux de la jeune Loire du plateau Ardèchois pour les turbiner, ainsi que celles du Lac d’Issarles. C’est au cours de cet évènement qu’EDF a annoncé officiellement le lancement d’une étude pour augmenter les capacités de stockage de deux barrages importants : celui de La Palisse sur la Loire et celui de Puylaurent sur le Chassezac, affluent de la rivière Ardèche. L’idée est d’augmenter leur capacité actuelle de stockage d’un million de m3 pour chacun.Les élus ardéchois, altiligériens et les représentants de l’État des deux départements, réunis par EDF pour signer le 11 octobre dernier, lors du 70e anniversaire de la centrale de Montpezat, une convention qui permettra d’étudier la réhausse de deux barrages dont celui de La Palisse sur la Loire.

Si Puylaurent fait partie d’un complexe hydroélectrique à cheval entre Lozère et Ardèche, celui de La Palisse fait partie du fonctionnement de Montpezat. Il a actuellement une capacité de stockage de 7,8 millions de m3. Il a été construit à partir de fin 1950 et mis en eau en mai 1954. Entre 2017 et 2019, il a fait l’objet d’importants travaux lui permettant de résister à une crue millénale. Il a notamment fallu réhausser les côtés au sommet de l’ouvrage qui est un barrage déversant (équipé d’un seuil déversant, et donc dépourvu de vannes, lire ci-dessous).

Des discussions entre Haute-Loire et Ardèche

Désormais, il faut envisager les solutions concrètes et la faisabilité de l’augmentation de la capacité du réservoir de La Palisse. « Il faut étudier la faisabilité technique du projet et tous les aspects autour jusqu’aux probabilités de remplissage », rappelle aujourd’hui Xavier Delorme, directeur d’EDF Hydro Loire-Ardèche. Pour EDF, cette annonce intervient alors que le renouvellement de la concession de Montpezat se profile d’ici 2029. Les discussions sur le partage de l’eau, grâce à l’inter Sage (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) entre Haute-Loire et Ardèche (avec le Sage Loire-Amont dont la Commission Locale de l’Eau - CLE - est présidée par Philippe Cathonnet, maire de Lafarre), avancent. « Un groupe de travail restreint, d’une douzaine de personnes, a été mis en place le 4 octobre.l’inauguration d’un nouvel espace Odysselec à la centrale pour rendre hommage au travail de ses bâtisseurs et à ceux qui en assurent le fonctionnement aujourd’hui.

Il fera des propositions d’ici fin 2025 », a rappelé le préfet de la Haute-Loire Yvan Cordier. C’est dans ce contexte que va se faire la réhausse de La Palisse, tout en tenant compte des différents usages de l’eau : hydroélectricité, eau potable, agriculture, tourisme… Lors de l’anniversaire de Montpezat, le projet Reehlac (Résilience eau et hydroélectricité Loire Ardèche Chassezac) a été présenté. « C’est surtout le terme résilience qui est important », insistait Xavier Delorme. Cette présentation a été suivie de la signature d’une convention par les élus d’Ardèche et de Haute-Loire avec les représentants de l’État sur les deux départements et EDF. Cette convention va permettre d’étudier l’augmentation de capacité des barrages sur la Loire et Le Chassezac.

Un projet sur une dizaine d’années

Tout cela va demander du temps. À La Palisse, il faudra plusieurs années pour concrétiser ce projet de rehausse. « Des pré-études ont été réalisées en 2024. D’autres, plus détaillées, seront réalisées à partir de 2025 et sur environ trois ans. À partir de là, il faudra se décider, s’il faut modifier les ouvrages et comment réaliser les réhausses. Et ensuite, les travaux. C’est un projet global sur une dizaine d’années », estime le directeur d’EDF Hydro Loire-Ardèche. 

« C’est dans ce contexte qu’EDF et les territoires s’associent aux côtés de l’État pour trouver ensemble des solutions permettant d’être plus résilients aux effets du changement climatique », rappelle EDF. La centrale de Montpezat au fonctionnement atypique, est devenue un symbole, 70 ans après sa mise en service.

 

Lionel Ciochetto