Ligue 2 : le Clermont Foot sur une pente dangereuse après sa défaite face au promu, Martigues

Portés par leur passion souvent excessive, les Ultras ne sont pas toujours des parangons de vertu ni de lucidité. Mais ce vendredi soir, à la fin d’un nouveau match estampillé "purge made in Clermont" où le CF 63 a encore fait montre d’une faiblesse insigne dans à peu près tous les secteurs de jeu, leurs invectives n’ont oublié personne. Et elles ont souvent fait mouche…

Les joueurs ont été les premiers à se faire enguirlander à grands coups de "Réveillez-vous?!" nullement entendus et qui se sont perdus dans la nuit clermontoise. Puis les oreilles de l’entraîneur ont ensuite sifflé avec des "On s’est fait chier?!" descendus des tribunes sur l’air des lampions. Certains ont même réclamé sa démission et l’ont sifflé au coup de sifflet. Et last but not least, le président a ramassé sévère sur l’air de "Schaefer t’es où??", lui qui a disparu des radars depuis des semaines et à qui ils reprochent d’avoir bâti à moindres frais une équipe indigne d’un relégué de Ligue 1.

Un nouveau schéma tactique peu emballant

Clermont en est donc là, perdu et sans fond de jeu, pas loin du néant à dire vrai après ce nouveau revers face à l’avant-dernier de L2. Lequel en profite pour recoller à un point au lieu d’être blackboulé à sept… Et alors que l’équipe descend au fur et à mesure que le stade se monte, elle n’a pris que cinq points sur dix-huit à domicile. En seize mois, Clermont est donc passé de la 8e place de L1 et d’une victoire au Parc des Princes face au PSG à une piteuse prestation face à un faible promu de National qui, aujourd’hui, fait de lui un candidat au maintien.

Irrités, les 5.000 spectateurs qui avaient fait le déplacement sont donc repartis plus que déçus. Il y avait pourtant de l’attente après la victoire face à Guingamp (4-1) et ce nul à Bastia (0-0) qui, en vérité, portait déjà en lui des ferments que le vent de Corse ne pouvait masquer à lui seul... Mais on s’était quand même pris à y croire.

Une qualité de jeu indigente, Mwimba à l'agonie... Ce qu'il faut retenir du revers du Clermont Foot face à Martigues

Jusqu’à ce nouveau non-match entamé avec un milieu revu, toujours sans Gastien mais avec un Saivet totalement hors du coup et positionné bien trop bas, le plus souvent à hauteur d’Ackra, pourtant pointe basse. Magnin, qui n’est pas un latéral de métier, l’a payé sur le but martégal.

Avec ce nouveau schéma, Bichard visait "à aller les chercher chez eux, dans la profondeur". Cela n’a pas marché, doux euphémisme. Diedhiou n’a jamais été abondé en bons ballons. Derrière, Mwimba fait parfois peur balle au pied et a souffert de la comparaison après l’entrée en jeu de Jacquet. Da Silva a bien essayé de colmater comme il a pu, de secouer aussi le cocotier. Connaisseur du football, l’entraîneur de Martigues Thierry Laurey a eu cette phrase caustique, mais tellement lucide en évoquant cette victoire face à "un concurrent direct entre deux équipes de bas de tableau".

D’autant que ses hommes ont aussi eu en plus deux autres grosses occases de plier le match. Martigues n’a pas de stade et joue à 450 bornes de chez lui, à Gueugnon. Il n’a pas de sponsor maillot, telle une équipe de Régional 1. Mais ce vendredi soir, il avait les armes et les crocs de ceux qui veulent s’en sortir. De son côté, Clermont a tourné en rond, sans solutions. Le trident Laval-Lorient-Metz qui arrive ne dit rien de bon pour la suite si Bichard et les siens campent sur ce tempo-là.

Valéry Lefort