Téléphonie, écoutes, coopération internationale... Comment les autorités sont parvenues à retrouver le petit Santiago ?

Ce vendredi, la découverte du petit Santiago et ses parents dans un hôtel d'Amsterdam a mis fin à une enquête "très intense et extrêmement chronophage" qui aura duré quatre jours, entre la Seine-Saint-Denis, la Belgique et les Pays-Bas. 

"On a travaillé comme des fous pendant trois jours, on est sur les genoux, mais on est heureux, fiers et ravis", a déclaré Vincent Macq, le procureur du Roi, lors d'un point presse en Belgique, ce samedi matin. 

Un support de carte sim : élément clé de l'enquête

Durant plusieurs jours, les enquêteurs ont tout mis en œuvre pour retrouver les parents qui avaient extrait, dans la soirée du lundi 22 octobre, leur bébé né grand prématuré de la maternité de l'hôpital Robert Ballanger d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). 

Ce samedi, le procureur belge Vincent Macq révèle qu'un support de carte sim a été retrouvé dans la voiture utilisée par le couple pour prendre la fuite et retrouvée à Charleroi.

Sur cette base, "on remonte sur un numéro de téléphone, mais également sur un numéro IMEI (numéro d'identification du téléphone, NDLR)", a-t-il expliqué. 

Des écoutes déterminantes

"C'est jeudi qu'on se rend compte qu'il y a une piste qui s'oriente vers les Pays-Bas", a poursuivi le procureur, précisant que "le roaming néerlandais est activé via le numéro auquel on s'intéresse".

Des écoutes ont alors été mises en place. Un nouveau numéro a été trouvé "sur Amsterdam", a raconté Vincent Macq, et "la localisation rapprochée des numéros" a conduit les enquêteurs vers deux hôtels de la capitale néerlandaise, l'hôtel Via Amsterdam et l'hôtel Neutral.

Les recherches ont ensuite permis de localiser plus précisément la chambre dans laquelle se trouvaient Santiago et ses parents. Les autorités belges ont assuré que l'interpellation des parents a pu avoir lieu "sans heurts". 

La grand-mère du nourrisson enlevé ainsi que deux autres enfants se trouvaient en compagnie du couple au moment de l'interpellation. 

Une entraide internationale

Si le petit Santiago a pu être retrouvé en quelques jours, c'est aussi la réussite d'une coopération internationale, notamment entre la France, où le bébé a été enlevé, la Belgique, où le couple a transité, et les Pays-Bas, où la famille a été retrouvée. 

Des mandats d'arrêt européens avaient été diffusés "et plus largement via Interpol", avait annoncé Eric Mathais, le procureur de Bobigny, vendredi. "Ce n'est plus une histoire belge. La question de la suite, c'est l'exécution du mandat d'arrêt européen par les autorités néerlandaises", a ajouté Vincent Macq, le procureur belge.

La découverte du nourrisson a été possible grâce aux "investigations menées dans le cadre de l’instruction ouverte par le procureur du roi de la ville de Mons en Belgique, grâce au travail de la police judiciaire fédérale de Mons et à la collaboration des autorités judiciaires et policières néerlandaises", a salué dans un communiqué publié vendredi soir le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), en charge de l'enquête sur le sol français.

T.D.