On vous dit tout sur les livres de poche recommandés par nos journalistes

Le livre de poche, on adore. Mais lequel choisir parmi les nouveautés sorties en librairies ? Nos journalistes se sont penchés sur la question. On vous dit tout sur les livres de poche coups de cœur de la rédaction.

Polar

Rétiaire(s) de DOA. Plongée dans le cerveau meurtri et torturé d’un flic ripou, dans sa relation complexe avec son indic, membre éminent d’un clan manouche, sur fond de règlements de compte entre voyous. À la sortie de ce roman sombre, où la lumière ne filtre (presque) pas, les arcanes tortueuses des grands offices d’enquêtes qui luttent contre la criminalité organisée et les trafics de stups mondialisés n’auront plus de secrets pour le lecteur. Avec ce polar, tiré d’un vieux scénario, à l’écriture haletante qu’on lui connaît, DOA nous laisse, encore, avec cette certitude : rien n’est ni tout noir, ni tout blanc. (Gallimard, Rétiaire(s), 432 pages, 9,40€)Gwladys Laffitte

Féminicides

L’invincible été de Liliana de Cristina Rivera Garza. C’est un récit bouleversant à la forme unique. Trente ans après l’assassinat de sa sœur Liliana par son ex-petit ami, l’auteure retourne au Mexique. Elle veut faire rouvrir l’enquête et retrouver l’assassin, parvenu à s’enfuir à l’époque. Cette quête passe par l’immersion dans d’anciens documents, comme les lettres et cahiers de Liliana, des témoignages, mais aussi les souvenirs de l’auteure. L’ensemble, d’une force incroyable, reconstitue la vie de la lumineuse étudiante en architecture et éclaire la question des féminicides. (Traduit de l’espagnol par Lise Belperron, Satellites, 384 pages, 11,80 €)Pascale Fauriaux

Thriller

Les ombres de la vallée de Viveca Sten. Ambiance glaciale dans ce nouveau thriller de la romancière suédoise Viveca Sten. Les ombres de la vallée nous plonge dans le froid de la station d’Åre. Le corps d’un ancien champion de ski, aimé de tous, est retrouvé, le visage mutilé, les mains attachées. Qui a pu se déchaîner ainsi contre lui ? Parallèlement, on suit le destin de Rebecka. Épouse d’un pasteur d’une secte chrétienne, qui la violente, elle disparaît. Et si les affaires étaient liées ? Deux policiers s’engagent dans une course contre-la-montre. (Le livre de poche, 576 pages, 9,90 €)Marion Chavot

Roman noir "historique"

Fonds noirs de Xavier Boissel. 1986 débute mal pour Fabien Wouters, qui vient d’enterrer un ancien collègue. Le flic désabusé, mis au placard, attend sa retraite dans les six mois. Plus grand-chose à attendre du boulot. Quand une amie de sa nièce lui demande d’enquêter sur le soi-disant suicide de son père auquel elle ne croit pas, il s’y colle. Sans grande conviction. Et va tomber sur quelque chose qui le dépasse. Morts suspectes, gros poissons impliqués, argent détourné, hommes politiques pas nets. Un baroud d’honneur pour Wouters. Un roman noir "historique" captivant. (Éditions 10/18, 190 pages, 15,90 €)Laëtitia Chrétien

Témoignage

De l’eau dans ton vin d'Olivia Leray. Dans ce livre, où elle évoque sa vie auprès d’un père alcoolique, Olivia Leray raconte tout. Son enfance, durant laquelle elle ne se rend pas forcément compte de ce qui va pas, son adolescence, avec cette peur de le perdre, puis l’entrée dans l’âge adulte, où il faut vivre avec ce père qui n’arrive pas à s’en sortir. Mais dans le regard de cette fille, il y a de la tendresse, de l’amour, et de la compréhension pour cette maladie, dont il est très difficile de sortir et pour lesquels la société a du mal à trouver une place, « à redonner une dignité ». Touchant, et remuant.(Mon Poche, 192 pages, 7,60 €)Maxime Escot

True crime

La disparue de la réserve Blackfeet d'Anaïs Renevier. Et voici un nouveau chapitre de la collection True crime signé Society et 10/18 : La disparue de la réserve Blackfeet. En quelques mots : Juin 2017, réserve des Blackfeet, Montana. Ashley Loring Heavyrunner, 20 ans, part à une fête. Quelqu’un l’attend en bas de chez elle, sa famille ne la reverra plus... Combat de femmes et mise en exergue du désintérêt quasi-absolu dont les autorités savent faire preuve lorsqu’il s’agit d’un drame amérindien ; un de plus. Une fois encore un bouquin efficace, précis, documenté. (chez Society -10/18, 217 pages, 8 euros)Julien Dodon