Loi Montagne : la Corrèze épargnée, mais prudence en cas de passage dans les départements voisins
En cette fin d’octobre douce et ensoleillée, on préfère ne pas penser au froid et à la neige. Pourtant, il va bien falloir. Depuis la loi Montagne de 2021, les automobilistes ont l’obligation d’adapter leurs pneumatiques aux conditions de circulation difficiles à l’approche de l’hiver.
Ainsi, à partir du 1er novembre et jusqu’au 31 mars 2025, dans 34 départements français, il sera de nouveau nécessaire de s’équiper de pneus neige ou de détenir des chaînes ou chaussettes à neige.
La Corrèze n'est pas concernéeLa Corrèze ne figure pas parmi ces 34 départements. Pourquoi ? Deux arguments avaient motivé le département à ne pas soumettre ses habitants à l’obligation. « Il n’y a pas de sur-accidentalité en hiver en Corrèze et les études météorologiques montrent des épisodes neigeux contenus sur des bandes limitées », détaillait, en 2021, Alexandre Esseghir, coordinateur de la mission sécurité routière en Corrèze.
En revanche, les départements frontaliers du Cantal et du Puy-de-Dôme sont concernés par l’obligation. Par conséquent, si vous comptez faire un tour dans l'un ou l'autre, il faudra être équipé comme leurs habitants.
"Être conseillé selon sa région et son utilisation" : les garagistes cantaliens réagissent à la Loi Montagne
Le symbole "3PMSF" doit être présent sur les pneusCette année, une nouveauté complète la réglementation : les pneus hiver devront nécessairement être marqués du symbole « 3PMSF » (3-peak mountain snowflake, soit « montagne à trois pics et flocon de neige » en français) pour être conformes.
Les pneus marqués uniquement « M + S », « M.S » ou « M & S » (mud and snow, « boue et neige » en français) ne seront plus en règle dans les départements concernés. D’ailleurs, les pneus quatre saisons doivent aussi porter la mention « 3PMSF » pour être acceptés.
La particularité du symbole aux trois pics ? « Les pneus qui le portent ont fait l’objet d’études techniques pour tester leur adhérence et leur résistance au roulement », affirme le chef d’atelier du garage Profil Plus d’Ussel.
Certains habitants inquiets, voire frustrésCertains haut-Corréziens commencent déjà à prendre rendez-vous chez leur garagiste pour changer les pneus. « Les gens qui viennent sont inquiets, car ils ont peur de se faire verbaliser s’ils n’ont pas les bons pneus, note le chef d’atelier ussellois. Certains craignent qu’en cas de problème, leur assureur se retourne contre eux s’ils ne sont pas correctement équipés. »
Les gens sont même frustrés, car ils estiment qu’ils sont obligés de faire des dépenses supplémentaires.
À 25 kilomètres de là, à Bort-les-Orgues, « les gens sont même frustrés, car ils estiment qu’ils sont obligés de faire des dépenses supplémentaires », explique Loïc Borderie, responsable de Profil Plus Bort-les-Orgues. Frustration à nuancer, puisque la loi n’impose pas de changer ses pneus : des chaînes ou des chaussettes dans le coffre suffisent à être en règle.
Les autorités n'ont pas encore distribué d'amendeDepuis l’instauration de la loi en 2021, les autorités ont adopté une approche pédagogique : les contrevenants ont seulement été rappelés à l’ordre sans être sanctionnés. À l’heure actuelle, le décret relatif à une verbalisation (135 euros) n’est toujours pas signé. Toutefois, le préfet du Puy-de-Dôme appelle « à s’équiper, à faire preuve de prudence et au bon respect du Code de la route afin de se protéger et de protéger les autres ».
Il rappelle qu’avant tout départ, « il est important de vérifier et préparer son véhicule en ayant les équipements adaptés, ainsi que de s’informer sur les conditions météorologiques et de conduite ».
Samuel Purdy