Pro D2 : le Stade Aurillacois, en quête de points à l'extérieur, se déplace à Mont-de-Marsan
C’est un classique des conférences de presse. Au point que les journalistes le retranscrivent très rarement, tant l’abus de cette formule l’a vidé de son sens. N’empêche que. Quand Juun Pieters a lâché : « Tous les matchs sont importants, à domicile comme à l’extérieur », mercredi en conférence de presse, la formule a peut-être trouvé un sens, si ce n’est plus profond, au moins plus juste dans le contexte aurillacois.
Le Stade figure à la 15e et avant-dernière place d’une Pro D2 où il ne vaut mieux pas laisser partir le bon wagon. « Il ne faut pas qu’on perde trop de terrain au classement, résume Roméo Gontinéac. Il faut rectifier le tir, accumuler les points. Il reste 23 matchs. Il y a du temps mais il ne faut pas refaire les mêmes fautes que jusqu’à maintenant. On a beaucoup de jeunes qui ont remplacé des joueurs d’expérience. On s’attendait à ça mais c’est sûr que quand tu perds deux matchs à la maison, ça met un peu la pagaille. »
Alors, il va falloir remettre de l’ordre, à l’extérieur, et le plus tôt sera le mieux. Début de la mission, vendredi 25 octobre, à Mont-de-Marsan (19?h?30). Pas une mission anodine pour les Cantaliens qui ont terminé deux fois derniers et une fois avant-derniers du classement de Pro D2 à l’extérieur sur les quatre dernières saisons.
Afficher le bon visage pendant 80 minutesSi les trois premiers déplacements de la saison n’ont pas vraiment inversé la tendance comptable (un seul point pris à Colomiers), le contenu loin de Jean-Alric n’a rien à voir avec les valises régulièrement ramenées des voyages sur les terrains de Pro D2. Longtemps devant à Montauban, revenu de l’arrière sous la pluie columérine, voire même au niveau du surpuissant voisin briviste pendant 38 minutes… Sans jamais, toutefois, réussir à produire un match plein, de 80 minutes, pour ramener cette fameuse victoire.
« On se crée une identité qu’on voulait à l’extérieur. On ne se déplace pas à nu, on y va avec de l’ambition. Je ne sais pas ce qu’on a changé mais l’objectif c’est d’y aller à fond à chaque match », lâchait Martial Rolland, témoin d’un changement de mentalité et de comportement, après la défaite à Montauban. Juun Pieters, avance une explication : « Il y a beaucoup de joueurs de la génération championne de France Espoirs et on avait gagné presque tous nos matchs à l’extérieur. »
Sortir de la spirale négativeMais, depuis les promesses à Montauban, la déconvenue à domicile face à Nice est passée par là. « L’état d’esprit cette semaine c’était d’analyser ce qu’on a mal fait et de travailler dur sur tous ces petits détails qui nous ont coûté cher lors du dernier match, témoignait Dominic Robertson-McCoy, qui enchaînera un deuxième match dans les Landes. Nous sommes des compétiteurs, nous voulons progresser et gagner, donc tout le monde est reparti à l’entraînement pour travailler. »
Comme les anciens Espoirs, lui aussi a eu l’habitude de gagner à l’extérieur lors de ses années au Connacht :
Il y a aussi un focus sur les matchs à domicile, mais pas autant qu’en France. En URC (NDLR, championnat qui regroupe les équipes irlandaises, écossaises, galloises, italiennes et sud-africaines), tu dois aussi gagner les matchs à l’extérieur pour être compétitif au haut niveau. Je pense que c’est toujours ma mentalité : je veux gagner à l’extérieur et pas juste capitaliser sur ceux à domicile
Dans les Landes, Aurillac va tomber sur une équipe puissante, menée par ses Fidjiens, qui reste sur trois victoires en quatre matchs après un début de saison compliquée. « Je sais qu’il va y avoir une réaction, je l’espère très vite pour qu’on change cette spirale négative qui s’est installée », pose Roméo Gontinéac. Pour la provoquer, l’entraîneur a effectué onze changements dans son XV.
Mathieu Brosseau