Un stade pas aux normes, des finances dans le rouge... Les galères du promu Martigues, adversaire du Clermont Foot
Sur le terrain vers la montée, Martigues n’a rien volé. Dauphin du Red Star en National, il a logiquement gagné son ticket pour la L2. Mais au-delà de la récompense, le cadeau pourrait bien se révéler empoisonné au regard d’un début de championnat qui renferme déjà les germes d’une saison galère.
Tout a commencé avec le stade. Alors que son antre Francis-Turcan est en travaux pour être aux normes L2, le club a trouvé une issue de secours (dorée mais vénéneuse) au Vélodrome de Marseille après que le championnat a été rapatrié au vendredi soir.
Le Vélodrome, Gueugnon...Sauf que… La location du navire amiral de la cité phocéenne, c’est un billet de 150.000 à 200.000 euros de pertes par match ! Martigues en a disputé quatre, pour un seul point pris face à Dunkerque. Un point facturé entre 600.000 ou 800.000 €, c’est cher payé ! D’autant, et c’était à prévoir, que le stade sonnait tristement le creux…
Du coup, pour arrêter les frais, il a été décidé de trouver un autre point de chute avant de retrouver un Turcan ripoliné. Ce pourrait être pour le 11 janvier 2025 et la réception… de Clermont. Mais en attendant, et alors que le stade Parsemain d’Istres est aussi en travaux, pas moyen de rebondir dans le coin.
Ligue 2 : le Clermont Foot doit maintenant accélérer face à Martigues
Du coup, et on conviendra que c'est ubuesque, Martigues a jeté son dévolu sur le stade Jean-Laville de Gueugnon, en Saône-et-Loire… À plus de 450 kilomètres de là où il vit et s’entraîne. C’est surtout le terrain de jeu le moins cher du marché, à 15.000 € le tour de manège. L’inauguration, vendredi, s’est mal passée avec une défaite “à domicile” face à Rodez (0-2). Là aussi, Martigues perd de l’argent, mais dans une moindre mesure.
Le club jongle avec de gros soucis financiers. On évoque même des finances carrément exsangues. Fournisseurs non payés, audit des comptes, c’est le blues qui prévaut autour du club de la Venise provençale. La propriétaire, une Américaine, a promis de remettre rapidement de l’ordre dans tout cela. À voir.
Des défis immensesEn attendant, le président Wantiez, en place depuis le 1er juillet, se trouve confronté à des défis immenses alors que la ferveur populaire n’a jamais vraiment embrasé le club. « Rester au Vélodrome était intenable financièrement. » D’autant que sportivement, Thierry Laurey et ses hommes ont aussi de sacrés défis à relever pour rester en L2 alors que tout le monde leur promet l’aller-retour illico presto.
Sur le terrain, après le premier défi perdu “à la maison” face aux Ruthénois, les Martégaux vont se frotter à Clermont, au Red Star et à Caen, des équipes qui, comme eux, sont mal classées. De bons résultats face à ce trio pourraient enclencher une dynamique et entretenir l’espoir du maintien. À l’inverse, et sans parler de l’autre match à gagner en coulisses au rayon finances, la saison pourrait être un long calvaire.
Valéry Lefort