La piscine de Cosne-d'Allier fermée : les autres collectivités autour aussi obligées de rechercher des économies
À Cosne-d’Allier, la saison des nageurs s’apprête à faire « plouf ». La municipalité, empêtrée dans « une impasse financière », se dit contrainte de fermer sa piscine du 31 octobre au 11 mars pour réaliser des économies.
Une décision annoncée voici quelques semaines et qui ne va pas sans créer des remous. Si le nombre d’entrées tend à augmenter, les recettes restent largement insuffisantes face à une facture énergétique toujours aussi problématique.
Ces remous pourraient se propager jusqu’à Commentry, sollicité pour accueillir des usagers laissés sur le carreau. La commune, située à une trentaine de kilomètres, se trouve aussi confrontée au dilemme de maintenir un équipement apprécié tout en ne grevant pas trop son budget.
« Il faut savoir ce qu’on veut »« Le maire dit que “si on voulait que la piscine soit rentable, il faudrait mettre l’entrée à 40 euros” », rapporte son adjoint aux sports, Pascal Reliant. Qui chiffre le reste à charge, chaque année, à 880.000 euros - contre 600.000 avant la crise énergétique de 2022.
La facture ne redescend pas, et les thermomètres remontent : comme promis, l’année dernière, la collectivité finissait par remettre à la normale les températures de ses bassins. Malgré des plaintes limitées de la part du public, assurent ses représentants.
Mais il s’agissait d’une promesse et d’une nécessité, analyse la municipalité, qui ne veut pas trop mécontenter. « Il faut savoir ce qu’on veut, soit on met les conditions en face pour que ce soit agréable, soit on tire les conséquences », tranche l’élu, écartant cette dernière option du fait que les Commentryens « tiennent à leur piscine, qui est un lieu de vie ».
Une nécessité aussi alors que la municipalité tente « de rendre plus agréable » le site pour attirer des nageurs en diminution depuis la pandémie de Covid. Ce travail, qui passe par des investissements notamment pour des aménagements extérieurs, porte apparemment ses fruits à en croire les 700 entrées supplémentaires réalisées cet été.
« Équipement qui dévore de l’énergie »Encore un peu plus loin, du côté de Montluçon communauté, les efforts en termes de température de l’eau restent d’actualité. « Il faut la laisser comme cela », estime Frédéric Laporte.
Et le président de l’intercommunalité, délégatrice de la gestion du centre aqualudique de La Loue à Récréa, de poser la question de la perception du confort : « Certains réclament l’eau à plus de 29 degrés, alors que chez eux elle dépasse rarement les 25 », pointe l’élu, tout en reconnaissant l’importance d’un tel équipement pour les habitants du secteur.
« Mais c’est l’équipement qui dévore de l’énergie par excellence », souligne Frédéric Laporte, toujours lancé à la recherche d’économies pour le site, « une démarche qu’on devra faire encore longtemps ». Cette logique conduisait à procéder à une fermeture annuelle étendue début 2023.
Une idée qui pourrait revenir sur la table si le coût de l’énergie devait réexploser
Qui rappelle, en parallèle, « les efforts globaux » menés par la collectivité à travers des travaux énergétiques. Autant d’améliorations nécessaires mais qui représentent une goutte d’eau face aux quelque 2 millions d’euros de fonctionnement du site.
Bassins ouverts seulement l'étéBien que disposant d’une piscine plus modeste, la commune de Villefranche-d’Allier se voit confrontée à des difficultés similaires. « On l’a, il faut bien continuer à la faire tourner », relativise le maire.
« Comme on ne fait pas suffisamment d’entrées [environ 3.000 par an, NDLR.] et qu’on maintient des prix très attractifs, évidemment, cela représente un budget, », poursuit Gérard Ferrière. Et encore, en raison d’une ouverture limitée à l’été - comme pour la piscine rénovée de Néris-les-Bains dorénavant - la facture reste moindre.
Julien Pépinot