La cité scolaire inclusive bientôt expérimentée dans le Puy-de-Dôme
En implantant une unité médico-sociale à quelques mètres des écoles de Longues, à Vic-le-Comte, l’association Alteris a l’ambition d’expérimenter une nouvelle forme d’inclusion des enfants handicapés."Quand on parle d’inclusion, d’habitude, on parle d’aller dans les écoles pour accompagner des élèves en milieu ordinaire", remarque Antoine Desforges, directeur général d’Alteris.
"Seulement on a des enfants qui ne sont pas en capacité de sortir de l’unité médico-sociale. Donc on a choisi de mettre cette unité dans le périmètre scolaire, pour pousser la logique de l’inclusion jusqu’au bout."
Il faudra attendre 2027 et la fin des travaux de réhabilitation-extension des deux écoles, maternelle et élémentaire, pour voir fonctionner cette "cité scolaire inclusive" à Longues. L’unité médico-sociale, elle, est ouverte depuis un an. Elle suit une soixantaine d’enfants porteurs de troubles du spectre autistique ou souffrant de troubles psychiques.Quinze d’entre eux sont scolarisés dans des communes du sud de l’agglomération de Clermont-Ferrand avec le soutien du Sessad (*). Dix-sept autres sont intégrés dans des unités d’enseignement autisme, en maternelle à l’école Elsa-Triolet de Vic-le-Comte et en élémentaire à l’école des Martres-de-Veyre. Il s’agit de classes spécifiques, dont les élèves peuvent bénéficier de temps d’inclusion dans les classes ordinaires.
Troisième modalité, la prise en charge sur le site de l’unité, à Longues, concerne cette année 24 enfants. Ils seront 29 quand la cité scolaire sera pleinement opérationnelle."On aura des enfants qui seront dans la classe présente au sein de l’unité et d’autres qui pourront aller dans une classe installée au cœur de l’école élémentaire, en face", explique Antoine Desforges. Dans cette nouvelle classe, six à huit enfants seront encadrés par un enseignant spécialisé et du personnel éducatif.Si l’un d’eux est en difficulté dans cet environnement, il reviendra sur l’unité.
"Quand ça se passera bien, au contraire, on pourra envisager des temps d’inclusion dans les classes ordinaires."
Les différents acteurs d’Alteris et de la ville de Vic-le-Comte travaillent sur cette expérimentation depuis 2019, en lien avec les enseignants, les services de l’Éducation nationale et l’Agence régionale de santé.L'unité médico-sociale de Longues accueille depuis un an 24 enfants porteurs de troubles du spectre autistique ou souffrant de troubles psychiques. Photo Richard BrunelSi le projet d’ensemble scolaire inclusif a pu aboutir, relève Antoine Desforges, c’est parce qu’"il s’articule avec le projet de la ville de réhabiliter et d’agrandir les écoles". Un chantier de 6,7 millions d’euros, qui a commencé par la construction d’un nouveau restaurant scolaire et d’une salle d’activités et qui s’achèvera pour la rentrée 2027.La cité scolaire inclusive accueillera alors des enfants de tout le département, jusqu’à l’âge de 14 ans. Pourra-t-elle ensuite s’étendre au collège ? "On a donné la priorité au premier niveau du projet, répond Antoine Desforges, Mais rien n’est exclu."(*) Service d’éducation spéciale et de soins à domicile, dont l’intervention permet d’aider un enfant à intégrer une classe ordinaire.
Association à vocation sanitaire et sociale, Alteris gère dix établissements sur 27 sites en Auvergne, qui interviennent sur trois pôles : santé, médico-social et protection de l’enfance. L’unité de Longues relève du dispositif IME (institut médico-éducatif).
Isabelle Vachias