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Октябрь
2024

Avant l'hiver, la ministre de l'énergie, Olga Givernet, défend la nécessité de poursuivre la sobriété

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Macroniste de la première heure, Olga Givernet (43 ans), élue députée de l’Ain depuis 2017, vient d’être nommée ministre déléguée chargée de l’énergie dans le gouvernement Barnier. Alors que le ministère de la Transition écologique, auquel elle est rattachée, vient de dévoiler une campagne de communication destinée à inciter à la sobriété énergétique, Olga Givernet se déplace aujourd’hui à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), afin d’insister sur la nécessité de poursuivre l’effort. Au programme : visite d’une chaufferie, rencontre avec des élèves ingénieurs de l’école Polytech et échanges avec des élus, représentants d’associations et d’entreprises.

Quel est le bilan, après deux années de sobriété énergétique ? La baisse a été de 12 % sur les consommations d’électricité et de gaz en 2022-2023, par rapport à 2018-2019, et encore de 12 % en 2023-2024. Cela veut dire que la baisse s’inscrit dans la durée. Il faut poursuivre ces efforts pour arriver, en 2030, à moins 30 % de consommation d’énergie par rapport à 2012, toutes énergies confondues. C’est cela qui va nous permettre de tenir nos objectifs de neutralité carbone en 2050.

Donc, la décarbonation va forcément de pair avec une baisse de consommation ? Oui, car nous avons encore une forte dépendance aux énergies fossiles, qui représentent 60 % de notre consommation énergétique, toutes énergies confondues.

L’électrification, avec développement des énergies renouvelables et le nucléaire d’une part, et la sobriété et l’efficacité énergétiques d’autre part sont les solutions qui nous permettront de sortir de cette dépendance.

C’est pour cela que nous souhaitons que les plus gros consommateurs, transports et industries en premier lieu mais aussi l’État et les collectivités locales, fassent le plus d’efforts de sobriété. Le but de mon déplacement à Clermont-Ferrand est de mettre en valeur les bonnes pratiques des collectivités locales, et de voir avec elles comment aller plus loin.

Quelles consignes passez-vous ? Nous préconisons de mettre le chauffage à 19°C, de l’allumer un peu plus tard dans l’année, l’arrêter un peu plus tôt. Un pilotage plus précis permet aussi de baisser la facture des collectivités, qui souvent est conséquente car elles gèrent de nombreux bâtiments pour leurs services et l’accueil de la population. Le contrôle de l’éclairage public permet aussi une baisse importante.

La baisse annoncée des dotations aux collectivités ne va-t-elle pas freiner cette transition ? Je viens au contact des élus justement pour qu’ils me donnent des éléments de contexte pour savoir comment mieux les accompagner dans leurs efforts de sobriété. Il y a eu ces dernières années beaucoup d’aides de l’État, lesquelles ont donné des résultats très encourageants en termes de baisse d’émissions de CO² et de gaz à effet de serre. Dans un contexte budgétaire plus difficile, il faut voir comment ces efforts peuvent se poursuivre tout en préservant la qualité de vie des Français.

Les ventes de voitures électriques chutent et pourtant le bonus écologique va être réduit. N’est-ce pas un mauvais signal ? Les ventes de voiture électrique chutent et pourtant le bonus écologique va être réduit. N’est-ce pas un mauvais signal ? “L’enveloppe budgétaire dédiée à aider à l’électrification des véhicules est effectivement appelée à se restreindre, j’ai donc demandé qu’on puisse évaluer l’efficacité des aides, afin de les flécher sur les dispositifs les plus appropriés. Certains dispositifs ont connu un grand succès en 2024, notamment le leasing social (qui a permis d’atteindre un loyer cible de 100 euros par mois pour louer une voiture électrique). En parallèle, il est nécessaire de conserver les aides à l’acquisition de véhicules électriques.

Au Mondial de l’auto, vous avez insisté sur le rôle des entreprises pour la transition du parc national. Pourquoi ? Il faut lever les freins, notamment culturels, qui empêchent d’acquérir des voitures électriques. Et notamment de la part des entreprises, qui ne sont pas au rendez-vous de leurs obligations de verdissement de leurs flottes.

Une voiture sur cinq vendue aux particuliers est électrique, alors qu’on est seulement à une sur dix pour les entreprises. Or, la moitié des voitures neuves vendues le sont à des entreprises. Pour que les particuliers puissent acheter des voitures électriques d’occasion dans les prochaines années, il faut que les entreprises soient au rendez-vous dès aujourd’hui.

Propos recueillis par Laurent Bernard