Entre enthousiasme et inquiétudes, des supporters de l'ASM Clermont très partagés après la prolongation de Christophe Urios
Ce n’est pas le scoop de l’année, Christophe Urios possède une personnalité marquante. Ceux qui sont faits de ce bois-là ne peuvent susciter la modération. En d’autres mots, du côté des supporters clermontois, soit on adore le technicien, soit on déteste. Certains peuvent arborer fièrement un slip de bain à l’effigie du manager pendant que d’autres rédigeront une véritable thèse expliquant pourquoi il ne faut pas le prolonger. Pas de juste milieu…
Parmi les plus fidèles supporters du Michelin, certains ont accueilli la nouvelle de la prolongation de Christophe Urios avec beaucoup d’enthousiasme. « Je suis en total accord avec cette décision. Le parcours de Christophe Urios parle pour lui. Et si l’on prend son bilan avec l’ASM, nous avons fait une demi-finale de Challenge Cup qui s’est jouée à rien. Et nous avons manqué la qualification pour le Top 6 sur des petits détails. Cette saison, le bilan est pour le moment mi-figue mi-raisin, c’est vrai. Mais nous sommes cinquièmes et c’est quelque chose que je prends », décrit Alexis, membre du collectif des « Mordus jaune et bleu ».
Un fidèle parmi les fidèles qui loue également les liens renoués entre le club et ses supporters grâce aux rencontres régulières instaurées par Christophe Urios. « Pendant des années, il n’y avait plus trop de relations avec nous. Depuis que Christophe Urios est au club, il y a un entraînement ouvert au public par semaine. À chaque séance et à chaque fin de match, les joueurs viennent aussi nous saluer. » Il est vrai que sous Franck Azéma ou Jono Gibbes, les séances d’entraînement ouvertes au public étaient très très épisodiques voire inexistantes pendant de longues périodes.
"Pas de véritables évolutions sur le jeu"Cela ne suffit pas pour autant à calmer les circonspects. Ces supporters qui voient la prolongation de Christophe Urios d’un mauvais œil. « Si cela ne marche pas, on peut très bien se retrouver dans une situation avec un groupe un peu démobilisé. Un club qui ne peut pas payer les indemnités de licenciement. Et donc une équipe qui peut vite flirter avec le fond de classement », craint Nelson.
Depuis deux ans que Christophe Urios est à Clermont (il est arrivé en janvier 2023), on ne voit pas de véritables évolutions sur le jeu de l’ASM, regrette Romain. Il n’y a pas de plan de jeu, il n’y a pas d’amélioration. Je trouve aussi qu’on ne laisse pas assez la place aux joueurs issus de la formation. On attire des “revanchards” d’une trentaine d’années, pour délaisser des jeunes qui ont été formés ici. C’est un plan pour essayer de gagner d’ici un ou deux ans. Mais avec cela, on ne bâtit pas sur plusieurs années. On ne bâtit pas une ère, comme l’avait fait Vern Cotter.
Mardi, lors de l’entraînement public, les supporters présents parlaient bien évidemment de cette prolongation. « Pour le moment, cela me va mais je n’accepterai pas une nouvelle saison blanche. » La vérité du terrain, la seule au fond qui livrera un verdict définitif.
Arnaud Clergue