ru24.pro
World News in French
Октябрь
2024
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
25
26
27
28
29
30
31

En Corrèze, un tribunal prononce la 22e condamnation d'un sexagénaire pour exhibition sexuelle

0

Une des jeunes victimes a eu le courage de venir assisté à la comparution immédiate qui s’est tenue mercredi 23 octobre 2024, au palais de justice de Brive.

C’est important, mais c’est très difficile, a-t-elle expliqué au tribunal. J’ai été choquée. C’est devenu un traumatisme. J’ai dû trouver une solution pour ne plus attendre aux arrêts de bus

Le 9 septembre 2024, cette adolescente et son amie sortent de leur établissement de formation, près des IUT de Brive. Sur un parking, elles repèrent un individu portant un casque de moto et une veste de chantier, couleur orange fluo.

" On ne s’est pas inquiétée. Puis on l’a vu se masturber devant nous", casque sur la tête, mais mentonnière relevée. "D’instinct, je me suis dit : il faut que je le filme avec mon téléphone portable pour qu’on me croit".

Des images qui vont servir de base à l’enquête, d’autant plus que ce mode opératoire a fait l’objet d’une précédente plainte, déposée par une femme, cette fois dans le parc de l’ex-caserne Brune.

"Ce n’est pas ma façon de faire"

Dans le box des accusés, Bruno Marchand, 60 ans, tient la même version que lors de sa première comparution immédiate, le 18 septembre 2024, reportée à sa demande pour préparer sa défense.

"Ce n’est toujours pas moi, et ce n’est pas ma façon de faire". L’homme est malheureusement bien connu. Son casier judiciaire comporte 21 mentions pour exhibition sexuelle, et une pour agression sexuelle.

Depuis 1997, les séjours en prison s’enchaînent et malgré les injonctions de la justice, le sexagénaire refuse de suivre les obligations de soins.

Une réticence qu’il assume, estimant que les médicaments ont trop d’effets secondaires ou qu’il ne peut pas se rendre à Limoges pour un suivi médical spécialisé.

"Il n’y a rien dans ce dossier, assure son avocat, Me Cronnier. Il n’est basé que sur des présomptions". Les victimes n’ont effectivement pas reconnu explicitement l’auteur lors de l’enquête ; la plaque d’immatriculation de la moto, repérée sur les images de vidéosurveillance, est « imparfaite » et les horaires -le prévenu travaillait comme intérimaire dans le BTP- ne collent pas.

Des réquisitions suivies à la lettre

Oui mais, la tenue, avec cette veste de chantier, le casque, la physionomie semblent correspondre, sans parler du casier judiciaire. " Le prévenu sait ce qu’il encourt s’il reconnaît les faits", a estimé le parquet.

Ses réquisitions ont été suivies à la lettre : trois ans de prison, avec mandat de dépôt, inéligibilité pendant cinq ans, interdiction d’activité auprès de mineurs et 500 euros de dommages et intérêts à une des victimes.

Le tribunal a rajouté une nouvelle injonction de soins pendant cinq ans, sous peine de deux ans de prison supplémentaire.