Au foyer des Granges de Saint-Jean-d'Heurs, le sport fait du bien aux corps et aux cœurs
La structure. Au foyer des Granges, à Saint-Jean-d’Heurs, vivent environ 70 personnes en situation de handicap dont une trentaine de travailleurs en Esat. 21 personnes sont également accueillies en externat, c’est-à-dire seulement en journée avant de rentrer le soir dans leurs familles. De nombreuses activités sont proposées : équitation, tennis, danse, écriture, esthétique, travaux manuels… et sport, avec Rémi Barrière (lire ci-dessous). Un demi-poste d’éducateur sportif va bientôt lui être attribué au sein de l’établissement pour pérenniser et développer cette activité.
Les résidents. Aujourd’hui, c’est au tour d’Émilie, Sarah, Béa, Valentin, Antony, Hervé, Yoann, Julien et Mikaïl de s’exercer au basket. La motivation est bien présente pour les neuf externes et chaque action est généralement accompagnée d’un grand éclat de rire, qui couvre momentanément la musique diffusée par une imposante enceinte. Rémi Barrière a constitué un "groupe homogène en fonction des capacités de chacun", groupe soudé qui s’applaudit à chaque belle action comme lorsque Valentin, qui a un peu de mal à maîtriser la balle, réussit à mettre un panier du premier coup.
Le coach. Rémi Barrière est entré au foyer des Granges un peu "par hasard" après avoir animé une colonie de vacances rattachée à l’Adapei 63. D’abord remplaçant, il passe son diplôme d’aide médico-psychologique. "Puis, comme j’étais très orienté sport, j’ai effectué une formation dédiée à ça que j’ai terminée en juin dernier", explique-t-il. L’objectif ? "Avoir plus de billes et faire évoluer mon métier." Dans ce cadre, le coach - également entraîneur au club de gymnastique des Vaillants Arvernes d’Aulnat - a demandé aux résidents des Granges ce qu’ils souhaitaient essayer. Réponse : "Tout ! Mais ils penchaient plutôt vers les sports collectifs et les sports de raquette." Ce qui tombe bien puisque pour Rémi Barrière, "on peut tout faire, il suffit d’adapter le contenu et les règles".
La séance. Cette fois-ci, c’est basket. Après un petit temps d’échauffement, les jeux de balle s’enchaînent : passes, dribbles, passes en mouvement… Le sport est décliné en jeux d’agilité où deux équipes s’affrontent dans une contrainte de temps.
"Ce qui est chouette, c’est qu’ils se dépassent dans l’effort. Même s’ils ont un peu d’appréhension de but en blanc, la forme du jeu leur permet d’oublier leurs limites et d’arriver à faire plus de choses." Ces séances, explique Rémi Barrière, font autant de bien au physique qu’au moral des adhérents. "Cela aide aussi tout ce qui touche à la sociabilité." Au vu de l’entraide et des nombreux applaudissements, c’est efficace.
Louise Llavori