Budget 2025 : pour Brive et son Agglo, la baisse de ressources pourrait être "étourdissante"

Le service financier a fait les comptes et le résultat est « étourdissant » selon Frédéric Soulier, le maire de Brive et président de son Agglo.

Sur la base des calculs de l’association France intercommunalités, le budget 2025 pourrait coûter 1,7 million d’euros de dotation globale de fonctionnement à la Ville et 1,2 million à l’Agglo.

5,5 millions d'euros en moins 

En plus de ces 2,9 millions, les deux collectivités anticipent d’autres impacts qui pourraient faire grimper la facture à 5,5 millions d’euros en moins dans les caisses (2,85 millions pour la Ville et 2,66 millions pour l'Agglo). « Franchement, je ne sais pas comment on va s’y prendre », glisse l’élu.

S’il ne conteste pas « l’urgence » de redresser les comptes publics, Frédéric Soulier déplore en premier lieu la méthode jugée « abrupte » et une vision « encore une fois très jacobine de la technostructure ».

L’élu regrette une « double peine après la période de la gouvernance Hollande où nous avions eu plus de 5 millions d’euros de dotation en moins. La différence, c’est que c’était en plusieurs fois. Des efforts ont déjà été faits. En quasi dix ans, notre train de vie a baissé de 15 millions à Brive. »

Calcul. Outre les baisses de dotations, les deux collectivités anticipent, entre autres, la hausse de la contribution à la Caisse de retraite des agents des collectivités territoriales (CNRACL) à hauteur de 891.000 euros pour la Ville et 421.000 euros pour l'Agglo ; l’impact du FCTVA (Fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée) : 259.000 euros pour la Ville et 57.000 pour l'Agglo ; le gel de la compensation sur la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), perçue par l’Agglo qui s'élève à plus de 975.000 euros.

« Pas le bon remède »

Sans « jeter la pierre » à Michel Barnier, LR comme lui, « dont ce n’est quand même pas la faute », Frédéric Soulier estime que « le remède n’est pas le bon ».

« L’effort demandé aux collectivités ciblées va injustement créer ce qu’on ne veut pas voir : des tensions sur l’organisation de nos services, sur notre capacité à nous désendetter et à investir. C’est sûr que de nouveaux projets vont être décalés et ça se reportera sur l’économie locale et l’emploi. »

Un non-sens, à ses yeux, sachant que les collectivités représentent « 60 % de l’investissement public » et ne pèsent « qu’un septième du déficit public ». Lui, défend une « approche différenciée ». « En Corrèze, le Département, la Ville de Brive ou l’Agglo ont montré des signes d’efficience. On devrait être reconnu méritants et traités différemment. »

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Pas de hausse d’impôts

À tout le moins, Frédéric Soulier propose que ces coupes « soient prélevées en plusieurs échéances, en trois, cinq ans ». Dans le cas contraire, des hausses d’impôts seraient-elles d’actualité??

« On travaille sur toutes les hypothèses. À titre personnel, je m’étais engagé à continuer à les baisser, y compris en 2025. Je ne sais pas si on pourra le faire, mais ce ne sera pas pour les augmenter », assure-t-il.

Michaël Nicolas