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Октябрь
2024

Le partage, l’écoute sont le sel de sa vie : Jacques Coudray, président de SOS Amitié Clermont-Ferrand vient de passer le relais

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Colibri jacasse. Voici un surnom dont il fut affublé il y a près de sept décennies alors qu’il était jeune scout. À 80 ans, il est toujours intarissable lorsqu’on lui demande ce qui l’anime aujourd’hui.

Sa bonhomie en bandoulière, Jacques Coudray a voué sa vie aux autres. Il porte haut cet étendard du bénévolat. Et de bavard sympathique, il sait être quasiment muet, ou plutôt écoutant.

Vingt années d’écoute au sein de SOS Amitié à Clermont-Ferrand ; trois mandats de président à la tête de l’association ; président également durant près de trente ans du Phare, un foyer de jeunes travailleurs. L’engagement est son ADN.

Une fratrie de huit enfants

Le scoutisme durant sa jeunesse est « ce qui lui a appris à s’ouvrir aux autres. » Le bénévolat constituera le fil conducteur de sa vie. Elle débute à Paris. Pardon à Versailles. Il ne faut confondre, parole de Jacques Coudray.

Le petit Versaillais grandit dans une fratrie de huit enfants, dont il est le dernier. Entouré de cinq frères et deux sœurs, il fut baigné d’amour. « Je suis “le petit Jacques”, l’éternel petit dernier. Ce qui m’empêche de vieillir », rigole-t-il.

Son père a fait une école de commerce et sa mère, les Arts déco. Elle enseigne la reliure à l’École des Beaux-Arts et la fratrie se nourrit de la passion des beaux libres. Un goût pour la littérature qui ne cessera jamais chez Jacques Coudray.

En mars 68, il étudie la sociologie à Nanterre, assistant aux prestigieux enseignements de certains Edgar Morin, Paul Ricœur, ou encore Alain Touraine… Le décès de son père change la donne. Il doit travailler tout en poursuivant ses études, devenant pion à l’école Saint-Louis de Gonzague à Paris et animateur de villages de vacances.

La gestion d’animations dans le tourisme et de réservations de séjours deviendra son métier. Il embrasse une longue carrière au sein de France accueil hôtels dans les années 70 puis en 1980, il intègre l’association Vacances Auvergne Limousin (puis VVF) en tant que commercial puis à la communication jusqu’à sa retraite en 2007.

Afin de monter des séjours de vacances et des circuits, Jacques Coudray voyage dans toute l’Europe du nord et se lie d’amitié avec nombre d’hôteliers, de restaurateurs… L’amitié est une donnée intrinsèque de son existence. Une amitié fidèle et au long cours.

« Un exemple d’engagement »

Il découvre l’Auvergne par moins 26 degrés à son arrivée à Ambert, en 1971, où il s’installe pour commencer sa carrière professionnelle. Il s’est tout de suite plu et ne quittera jamais la terre arverne puisqu’il s’y marie en 1976 à une Stéphanoise, union de laquelle naîtront deux garçons, puis cinq petits-enfants.Dès son installation en Auvergne, il devient écoutant à SOS Amitié. « Déjà à l’époque, on rencontre les bénévoles, puis un psychologue, et on se forme à l’écoute. Ce fut une période très riche », se remémore-t-il.

Au bureau national, la présidence est assurée par une figure de la Résistance, le député et ministre Eugène Claudius-Petit, qui fut aussi maire de Firminy. Un mentor pour Jacques Coudray, « un exemple de vie, d’engagement, défendant des valeurs. »

« L’écoute anonyme, il faut vivre ça ! »

À cette période, il s’engage bénévolement au sein du FAR, le foyer clermontois Anna-Rodier accueillant de jeunes travailleurs. Secrétaire, puis président durant trente ans, il se souvient particulièrement de cette inauguration en 2003 où le FAR est devenu le « Phare », une structure complètement réhabilitée.

« Le foyer allait péricliter, mais nous nous sommes battus avec les organismes financeurs pour que la structure se pérennise. Quand on veut, on peut », assure-t-il.

Aujourd’hui, Phare accueille encore près de 120 jeunes travailleurs. Dans les années 1985, aux côtés de Louis Guerre, il co-crée la première antenne des Restos du Cœur à Clermont-Ferrand, dont il sera le trésorier durant cinq ans.

En 2002, il perd son épouse décédée des suites d’un cancer. « Le travail au sein de VVF (Village vacances familles) m’a sauvé », reconnaît-il. Alors qu’il avait mis en sommeil son activité bénévole d’écoutant en 1976, il rouvre la parenthèse en 2010. Et ne la refermera plus.

Des choses terribles, mais aussi très belles

« L’écoute anonyme, il faut vivre ça ! Les gens appellent, vous confient des choses qu’ils ne diraient pas à leur famille. Des choses terribles, mais aussi parfois très belles. Vous les écoutez, sans juger. Et lorsqu’ils vous disent : « Merci de m’avoir écouté », c’est magnifique ! », sourit « le petit Jacques » qui n’a en rien perdu de sa capacité d’émerveillement. Le partage, mais aussi la transmission sont le sel de sa vie. 

PrésidentJacques Coudray a été président du Foyer Anna-Rodier de Clermont-Ferrand (aujourd’hui appelé Le Phare) durant 30 ans. Président de SOS Amitié de 2012 à 2024, il vient de passer le relais à Christiane Audebert, qui devient représentante de l'association. Il est aussi l’un des plus anciens vice-présidents de l’Office de tourisme de Clermont. Il est actuellement président de l’association des crématistes du Puy-de-Dôme. 

BénévoleCo-fondateur des Restos du cœur à Clermont en 1985 et trésorier jusqu’en 1990. Aux côtés de son ami Michel Renaud, il a été trésorier de l’association 2CIA. 

PassionJacques Coudray aime la littérature, la peinture. Il est amoureux de la musique classique, de l’opéra, particulièrement de la période baroque. Il est abonné à l’Opéra de Clermont, à celui de Lyon, de Saint-Étienne, à l’Opéra Bastille, et également aux festivals de la Chaise-Dieu et de Bach en Combrailles !

Michèle Gardettemichele.gardette@centrefrance.com