Le Moulinois Xavier de Soultrait prêt à défendre son titre sur le prochain Dakar
Les années se suivent et Xavier de Soultrait aimerait bien qu’elles se ressemblent. En tout cas concernant le mythique Dakar, remporté par le Moulinois en début d’année, chez les SSV. Un titre que le pilote de 36 ans défendra farouchement en janvier prochain, toujours en Arabie saoudite.
Dans l’équipe de Sébastien Loeb« Personne ne pensait qu’on allait gagner (le Bourbonnais fait équipe avec son co-pilote Martin Bonnet). Nous-mêmes, on ne s’y attendait pas. On l’a fait sans trop de tests, sans trop de préparation avec notre Polaris. »
De quoi agacer Can-Am, le constructeur canadien qui n’avait jamais été battu sur le Dakar. « Je sais qu’ils se sont préparés pour nous contrer et ne pas que ça se reproduise, c’est flatteur, mais, il faudra qu’on réponde présent, qu’on garde notre sang-froid et qu’on n’arrive pas la fleur au fusil. »
Bref, la concurrence se renforce, mais, le Team Loeb Racing, dont Xavier de Soultrait défendra les couleurs cette année encore, aussi. « Avec Sébastien Loeb ça match très bien. On est en train de se structurer. »
Pour préparer le Dakar, Xavier de Soultrait s’est concocté davantage de journées de roulage : en Californie du Sud, puis au Maroc dans la foulée, à Dubaï fin novembre et enfin, en décembre, à nouveau au Maroc. De quoi aborder cette édition 2025 avec plus de certitudes que la précédente.
Et déjà avec une victoire en poche chez les SSV, lors des 24 Heures Tout-Terrain de France, le mois dernier, en région parisienne.
Réussir en buggy pour viser les autosMais, Xavier de Soultrait, qui va participer pour la douzième fois au plus célèbre des rallyes-raids, reste prudent : « En se lançant dans un Dakar, on s’attend à mille choses, et au final, il s’en passe mille autres. On sait que ce ne sera pas facile, mais on a réussi à aller chercher la victoire une fois, pourquoi pas recommencer », explique celui qui arrive à vivre de sa passion en étant ambassadeur de KTM et Dafy Moto.
Je ne peux pas rêver mieux comme vie professionnelle. Mon objectif maintenant, c’est de continuer à faire mes preuves en buggy et de m’en servir comme un tremplin pour, un jour, faire le Dakar en auto.
Douzième Dakar déjà pour le Moulinois L’histoire d’amour entre Xavier de Soultrait et le Dakar dure depuis plus d’une décennie. Coup d’œil dans le rétro. Le motard de formation a disputé son premier rallye-raid (pas encore en Arabie saoudite, mais sur le continent Sud américain à l’époque), en 2014. Une édition bouclée à une prometteuse 34 e place au classement final. Mais, c’est l’année suivante que le Moulinois a fait parler de lui dans le petit monde du Dakar, en accrochant la 13e place.La suite a été faite de hauts et de bas, de joies intenses et d’énormes frayeurs. En 2016, il est contraint d’abandonner alors qu’il était 11e au général. En 2017, pas verni, après une casse moteur et un finish au courage, il termine 87e. En 2018, toujours aux avant-postes, il fait une lourde chute, alors qu’il était 6e.En 2019, il réalise son Dakar le plus abouti à deux roues : 6e et meilleur français.Mais, la poisse revient en 2020 avec une vilaine blessure au poignet alors qu’il était bien placé dans le top 10. Et, à nouveau, en 2021, avec une grave chute lors de la 8e étape. En 2022, pour son dernier Dakar à moto, prudent, il finit 15e.En 2023, il démarre une nouvelle aventure chez les SSV (buggys) en prenant la 19e place. Catégorie qu’il remporte en 2024. Et en 2025 ? À suivre…
Objectif dunes en Arabie saouditeLe Dakar 2025 prend forme : la sixième édition en Arabie saoudite se tiendra du vendredi 3 au vendredi 17 janvier, entre Bisha et Shubaytah. Pour cette 47e édition de l’histoire du mythique rallye-raid, le curseur de difficulté a été maintenu à un niveau élevé, avec notamment : la reconduction du défi de la« 48 heures chrono » (une double étape qui consiste à dormir à la belle étoile au cœur des dunes, sans connaître sa position au classement, avant de reprendre le volant le lendemain « à l’aveugle ») ; en plus d’une étape marathon traditionnelle ; et d’un séjour de trois jours dans l’immense désert de l’Empty Quarter, où se terminera le rallye.
Les équipes du Dakar ont, par ailleurs, mis les bouchées doubles pour construire des parcours de spéciales séparant les catégories sur au moins cinq journées et proposer plusieurs étapes en boucle. Au total, douze étapes sont au menu.
« Les organisateurs du Dakar (ASO, Amaury Sport Organisation) veulent maintenir un niveau de difficulté élevé et je trouve que c’est une bonne chose, souligne Xavier de Soultrait. pour cette édition, je m’attends à moins de cailloux, mais plus de sable, des paysages à la Star Wars, avec ces grandes vallées. Ça va encore être une super aventure. »
Kevin Lastique