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Октябрь
2024

La durée du contrat, le président Pats seul face aux micros : les coulisses de la prolongation de Christophe Urios à l'ASM

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La prolongation de Christophe Urios était dans les tuyaux depuis quelque temps, elle n’a jamais réellement fait de doutes. Il restait par contre des détails à régler et ils avaient leur importance. La durée du nouveau contrat a été le « détail » le plus prégnant, peut-être plus que le montant (salaire) dudit contrat.

Les négociations salariales ont existé, comme dans toute prolongation, il est difficile de dire si le manager a obtenu une « rallonge » ou pas. Une chose est sûre, son contrat n’est sans doute pas très éloigné de celui des coachs du Top 14 présentant la même expérience et palmarès, à savoir entre 400.000 et 450.000 annuels.

En explorant les coulisses de cette prolongation attendue, on peut donc dire que la durée fut, sans doute à un moment, le point de blocage qui a fait d’un dossier facile, un sujet un peu plus crispant dans la mesure où le manager avait clamé, haut et peut-être un peu trop fort, vouloir « trois ans sinon rien ».

Avant tout, une question peut légitimement se poser maintenant que la fumée blanche est sortie des bureaux de l’ASM : le débat de ne pas reconduire l’ancien manager bordelais a-t-il réellement existé ? A-t-il seulement effleuré l’esprit de celui qui a le pouvoir décisionnel, Jean-Claude Pats ?

Jean-Claude Pats a vraiment pris la main sur le dossier et dicté son choix du 2+1

Le président a balayé, ce mercredi, l’existence d’un « plan B », mais on peut affirmer que tout était envisagé, au cas où… même si la volonté première était de poursuivre avec l’ancien manager de l’UBB et de Castres.

L’idée d’étirer son contrat au-delà de 2025 est née en juin, quand Jean-Claude Pats a commencé à sonder son coach sur l’avenir. Le président n’a jamais caché que le processus qui doit remettre son club au cœur du jeu des meilleurs du Top 14 allait être long, sans doute plus long que prévu.

Rien que pour cela, ne pas conforter Urios dans sa mission, après deux saisons et demie sur le banc, aurait sans aucun doute mis un coup d’arrêt au chantier de la reconstruction. L’ASM aurait même été obligée de repartir de zéro, ou presque, avec un nouveau patron sportif et un staff forcément recomposé.Jean-Claude Pats, le président de l'ASM, lors de la conférence de presse organisée ce mercredi.

Pour sa part, Christophe Urios nous avait affirmé vouloir prolonger l’aventure à Clermont, où sa famille et lui se sentent bien. Il vantait aussi l’évolution du fonctionnement du club qui, pour lui, « s’est mis en mouvement ».

Il se projetait sur le moyen terme et fixait donc à trois ans (à partir de juin 2025) la durée nécessaire pour faire aboutir son projet, tout du moins ramener l’ASM à un autre rang qu’est le sien depuis maintenant trois ans, à savoir entre la 7e et 10e place.

Qui va tordre le bras à l’autre ?

La déclaration d’Urios dans nos colonnes a pour beaucoup été considérée comme un coup de pression mis par le manager sur la direction du club. A-t-elle un peu froissé du côté de l’actionnaire (Michelin) ? Difficile à dire, mais le « style » Urios tranche singulièrement avec ses prédécesseurs, de Vern Cotter à Jono Gibbes en passant par Franck Azéma, et peut donc heurter. De toute façon, on voit mal la gérance de la manufacture intervenir directement dans ce dossier.

Dans l’interview qu’il nous avait accordée, le manager clermontois évoquait le « danger » que constituait un coach en fin de contrat sur sa dernière saison. Il souhaitait alors que l’issue des négociations et discussions intervienne avant la fin du mois de novembre. Finalement, c’est avec un mois d’avance que les deux parties ont trouvé un terrain d’entente, ce qui va permettre désormais à l’ASM d’avancer sur le dossier « joueurs », prolongations et recrutement.

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Pour revenir à l’annonce de la prolongation, effectuée ce mercredi dans les salons du stade Michelin, la décision de se « taper dans la main », entre Pats et Urios, était prise depuis quelques semaines. Mais concernant la durée du contrat, on pouvait se demander qui allait tordre le bras à l’autre, entre les 3 ans ou les 2+1 ?

Reconduire Christophe Urios jusqu’en 2028, mais en laissant une porte ouverte en 2027 pour une éventuelle séparation, montre bien que le président a pris la main sur le dossier en dictant son choix. Le voir seul au pupitre de sa troisième conférence de presse en qualité de patron de l’ASM, une première sans Christophe Urios, était aussi pour le moins significatif.

Christophe Buron