Travail exigeant sur la langue
Occupant une place majeure dans la littérature française contemporaine, Marie-Hélène Lafon, originaire de la vallée de la Santoire dans le Cantal, était présente, aux Volcans, en compagnie de Sylviane Coyault qui a dirigé l’ouvrage Marie-Hélène Lafon ou l’écriture à l’épicentre, édition des actes d’un colloque parue cette année aux presses universitaires Blaise-Pascal.
Cette rencontre était l’occasion pour elle d’aborder son rapport à l’université et d’évoquer ses souvenirs de « torture » quand, à la Sorbonne, avant de devenir professeure agrégée de lettres, elle se pliait avec application à l’étude de textes littéraires abscons.
Durant une heure, avec quelques pointes d’humour, elle est aussi revenue sur son rapport aux mots, aux sentiments et à la religion, reconnaissant son envie de travailler du côté de l’émotion et de la douceur.
« L’émotion, surtout pas le pathos »« L’émotion, surtout pas le pathos ! Il suffit parfois d’un adverbe en trop pour tomber dans le sentimentalisme et le voyeurisme. Tout est exclusivement une question de tenue de la langue et de travail. Faut que ça tienne, sinon on trahit. »
Et de conclure dans un large sourire, « si j’avais le talent d’écrire des chansons, je peux vous dire que j’en mettrais des sentiments… »