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Октябрь
2024

Technicien apprécié et discret, ce Clermontois entraîne l'équipe de France de Coupe Davis de tennis

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Laurent Raymond, 58 ans, n’est assurément pas l’entraîneur du tennis français prenant le plus la lumière. Mais tout aussi sûrement, sa discrétion n’a pas, pour autant, jeté de voile sur les compétences du Clermontois, depuis longtemps reconnues. 

Dès 1993, un certain Fabrice Santoro avait ainsi fait appel au licencié de l’AS Montferrand, alors entraîneur fédéral de la Ligue d’Auvergne, pour une longue et belle collaboration de 13 années, qui conduisit celui dont Laurent Raymond est toujours resté proche, jusqu’à la 17e place mondiale.

Proximité avec les joueurs

Pile trente ans après ses débuts, sur un tournoi à Andorre, avec « Battling Fab » ou « Le Magicien » pour Pete Sampras,  Paul-Henri Mathieu, à sa prise du capitanat de l’équipe de France de Coupe Davis, propose au Clermontois d’en devenir l’entraîneur : « Ce devait être fin octobre-début novembre, j’étais en convalescence après une opération au dos, à l’issue d’une année réussie avec Arthur Fils », retourne Laurent Raymond.

Proposition validée par Ivan Ljubicic, directeur du haut niveau à la FFT et par son comité exécutif, officialisée à la mi-décembre : « On a déjà beaucoup travaillé ensemble quand Paul-Henri Mathieu était responsable du haut niveau masculin. Je peux imaginer que c’est aussi un signe de confiance de la part des joueurs puisque le capitaine a dû les consulter », avait alors déclaré l’heureux élu.Son capitaine abondait.

« Laurent Raymond a toutes les qualités requises, c’est un grand entraîneur. Il a de l’expérience, il sait analyser les adversaires, il a une grande connaissance du circuit et connaît très bien les joueurs français… » 

Un petit retour sur sa carrière en atteste. Juste après avoir arrêté avec Santoro, Laurent Raymond avait en effet intégré le Centre National d’Entraînement de Roland-Garros, en 2006. Nombreux ont alors joué de la raquette sous ses yeux ou ses conseils : Llodra, Ouanna, Mannarino mais aussi, les Herbert, Humbert, Halys, Van Assche...

Et peut-être surtout Corentin Moutet avec lequel il entamera, à cette période (un temps en parallèle avec son poste de coordinateur du haut niveau auquel il avait été promu en 2015), un travail de 5 ans, de 2018 à 2022, par lequel l’Altoséquanais atteindra le 50e rang mondial. 

Avant d’enchaîner avec Arthur Fils, pour qui la progression sera encore plus spectaculaire, de la 270e à la 36e place, en un an, l’Essonnien faisant alors le choix de la structure privée.

Laurent Raymond décrit ainsi sa mission d’entraîneur des Bleus et son approche.

 

« On s’est énormément rapproché des staffs. Et sur ce plan, on est complètement ouvert : bien sûr, j’ai des comptes à rendre mais je ne fais pas de distingo entre un joueur de la fédération ou un “privé” : ce sont tous deux des joueurs français »

Vis-à-vis desquels le but est bien précis : « C’est entretenir une proximité avec eux, les suivre en tournoi toute l’année pour encore mieux les connaître et être dans la continuité de ce qu’ils font avec leur propre équipe. Je ne suis pas là pour dire une messe particulière mais échanger. Et c’est aussi la volonté d’Ivan Ljubicic que je sois présent pour donner un coup de main à ceux qui en feraient la demande : parce qu’ils se sont séparés de leur entraîneur, que celui-ci n’est pas disponible, ou pour X raisons en fait. Il y a un côté “à la carte”... »

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Des échanges permanents

Où l’entraîneur peut se faire conseiller : « Comme je ne suis pas sorti du circuit depuis un moment, je connais très bien les joueurs. Donc on me demande très souvent mon avis sur l’aspect tactique du jeu comme le style des adversaires. Je suis beaucoup plus sollicité qu’avant où, même si on partageait au sein de la fédération, ça paraissait moins naturel de me le demander. »

Échanges qui ne pouvaient que concerner son premier référent : « Tous les jours, je suis connecté sur les résultats, des coups de téléphone me sont donnés et on échange avec Paul-Henri. Parce qu’il faut qu’on s’actualise tous les jours de l’année. »Laurent Raymond est à l’écoute et jamais avare de conseils. PHOTO PHILIPPE MONTIGNY//FFT