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Октябрь
2024

Vendée Globe 2024 : Fabrice Amedeo embarque la science au cœur de l’océan

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Le 10 novembre 2024, Fabrice Amedeo prendra le départ de son troisième Vendée Globe à bord de son voilier Nexans – Wewise. Mais cette fois, ce navigateur et ancien journaliste ne se contentera pas de participer à la légendaire course en solitaire autour du monde : il emmène avec lui un projet scientifique ambitieux. Son voilier sera un véritable laboratoire flottant. [caption id="attachment_189584" align="aligncenter" width="500"] ©JM_LIOT 3[/caption]

Trois dispositifs de mesures embarqués

Le voilier de Fabrice Amedeo est doté de trois dispositifs scientifiques majeurs. Le premier, baptisé "Ocean Pack", est dédié à la mesure du CO2, de la salinité et de la température de l'eau. Ces données seront envoyées à l’Ifremer, à Geomar et au Max Planck Institut en Allemagne pour être analysées. Elles seront également intégrées dans la base de données SOCAT, accessible à toute la communauté scientifique internationale. Ce qui rend ces mesures particulièrement précieuses, c'est qu'elles sont réalisées à partir d'un voilier, un mode de transport sans pollution thermique, contrairement aux navires scientifiques souvent motorisés. Les informations collectées sur des routes rarement parcourues, comme celles autour de l’Antarctique, sont donc cruciales pour mieux comprendre les conséquences du réchauffement climatique. [caption id="attachment_189586" align="aligncenter" width="500"] ©JM_Liot[/caption] Le deuxième capteur, quant à lui, se concentre sur les microplastiques. Équipé de filtres permettant de capturer des particules de différentes tailles, ce capteur permettra de réaliser une étude fine sur la présence de microplastiques dans les océans du globe. L’expérience n’est pas une première pour Fabrice Amedeo, qui avait déjà collecté des données lors du Vendée Globe 2020, révélant non seulement la présence de microplastiques, mais aussi de fibres de cellulose issues des textiles rejetés par les eaux usées. L'objectif de cette nouvelle campagne est de poursuivre les recherches, cette fois dans les mers du Sud, un secteur encore mal exploré. [caption id="attachment_189595" align="aligncenter" width="500"] ©GauthierLEBEC[/caption]

Cartographier la biodiversité grâce à l'ADN environnemental

Le troisième capteur, d’un genre totalement nouveau, est dédié à l’ADN environnemental. Ce dispositif, développé par l’Institut Cawthron en Nouvelle-Zélande et Sequench aux États-Unis, permet de mesurer la biodiversité marine en filtrant l'eau de mer pour collecter l’ADN relâché par les organismes vivants (mucus, larves, excrétions). Grâce à cette technologie, il est possible d’obtenir une cartographie précise des organismes marins, des virus jusqu'aux grands mammifères marins comme les baleines. [caption id="attachment_189590" align="aligncenter" width="500"] ©Pierre_Bouras[/caption]
Cette approche est décrite comme une véritable révolution par Xavier Pochon, chercheur spécialisé dans la surveillance moléculaire : « Cette approche est révolutionnaire car elle permet de recenser la présence ou l’absence d’espèces rares ou en voie de disparition, mais aussi de détecter les espèces invasives et autres pathogènes. Faire l’inventaire du vivant permet de mesurer la santé de nos océans en temps quasi réel et donc d’en appréhender la dynamique due au changement climatique ». Ce projet de collecte d’ADN environnemental est d’une importance capitale, car comme le souligne Xavier Pochon : « Nous manquons cruellement de données biologiques provenant des quatre coins du monde. Nous disposons de modèles étonnants qui prédisent le changement climatique, mais aucun d'entre eux ne contient de données biologiques réelles collectées en mer ».

Largage de bouées dérivantes pour étudier les courants et la pollution plastique

En complément de ces capteurs, Fabrice Amedeo larguera 16 bouées dérivantes Melodi durant sa course. Ces bouées, développées par la start-up bretonne eOdyn, permettront de mesurer les courants, les vagues et la température des eaux des océans Indien et Pacifique. Elles fourniront également des informations précieuses sur la dérive des macrodéchets et des microplastiques dans ces régions peu explorées.
Christophe Maes, chargé de recherche à l'IRD, explique l’intérêt de cette mission : « On soupçonne très fortement qu’il existe une accumulation de déchets plastiques au sud de l’Océan Indien, mais on ne sait pas la localiser avec précision ».
[caption id="attachment_189592" align="aligncenter" width="500"] ©JM_Liot[/caption]

Une mission scientifique XXL pour sensibiliser et agir

Cette campagne océanographique unique est une opportunité de collecter des données cruciales sur des routes rarement empruntées par les navires scientifiques. Fabrice Amedeo, à travers son projet et son fonds de dotation Ocean Calling, s'engage ainsi à sensibiliser le public à la nécessité de préserver les océans tout en ramenant des informations inédites pour la communauté scientifique. À son retour, les données collectées seront analysées à l’Ifremer, à l’université de Bordeaux et à l’institut Cawthron en Nouvelle-Zélande. L’implication de Fabrice Amedeo ne s’arrête pas là. Il s’engage également à financer, via son fonds de dotation, un technicien pour analyser les filtres de microplastiques et d’ADN environnemental. Il prévoit même de financer à terme un doctorat dédié à ces enjeux essentiels. En définitive, ce projet ambitieux montre que le Vendée Globe peut être bien plus qu’une course. Il devient une plateforme d’exploration scientifique et un vecteur d’action pour la préservation de nos océans. Comme le rappelle Fabrice Amedeo, "courir un Vendée Globe au service de la Science" est une aventure dont l’impact pourrait dépasser les frontières du monde nautique. Source communiqué de presse

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