La longue route au théâtre : à voir absolument !
C’est une pièce de théâtre divertissante fidèle à la lettre et à l'esprit de Bernard Moitessier. C’est surtout le rêve d’un gosse qui se réalise. Un gosse qui avait choisi pour la scène de son existence les planches d’un théâtre plutôt que les flots de l’océan.
Pourtant Thierry Labat est issu d’une famille de marin, de compétiteur. Lui aussi navigue en croisière et en régate sur un Half tonner des années 80 et sur un Tina de Dick Carter (1968), mais depuis longtemps il s’était fixé un cap : mettre en scène et interpréter au théâtre le célèbre récit du Golden Globe écrit par Bernard Moitessier en 1969.
Pari gagné avec La Longue Route qu’il interprète jusqu’au 28 janvier prochain au théâtre le Funanbule à Paris.
Dans ce seul en scène, Thierry nous embarque pour une circumnavigation enivrante.
Le Texte est celui de Bernard Moitessier « je n’ai rajouté qu’une date, 1968, pour contextualiser l’aventure et j’ai compléter sa phrase lorsqu’il déclare « j’abandonne… » en précisant qu’il s’agit de la course. Tout le reste est fidèlement extrait du livre. Il m’a fallu une année et demie pour sélectionner les passages puis les mettre en scène ».
Une mise en scène originale, très bien sentie, accompagnée par une bande sonore qui nous immerge dans les tempêtes australes et les calmes alizéens.
Pour un peu on sentirait les embruns dans la petite salle de ce théâtre du Nord de la capitale où l'on embarque à bord de Joshua.
En tout cas, on frémit lorsque s’approche la muraille noire de ce cargo sud-africain ; on s’interroge avec l’auteur, avec l’acteur, sur le sens de la course. Mais de quelle course s’agit-il ? Celle du marin pressé de rentrer au port ? Celle du monde moderne pressé de tout ?
Thierry Labat réussit la gageure d’interpréter sur scène ce double récit : celui d’un marin face aux éléments et celui d’un penseur face au monde.
À l’heure du Vendée Globe où se multiplient les hommages aux circumnavigateurs en librairie, au musée, au cinéma, courez voire cette pièce de théâtre.
C’est selon nous, le meilleur moyen pour passer un peu plus d’une heure au cœur des océans, pour gouter la solitude du navigateur, pour ressentir l’appel du large et s’interroger sur la course sans fin de notre propre monde...
La bande annonce de La Longue Route de et avec Thierry Labat