Condamné pour avoir agressé sexuellement sa belle-fille mineure dans le Puy-de-Dôme
L’affaire est partie d’un signalement du lycée puydômois de la victime, qui avait 15 ans à l’époque des faits, survenus en 2021.
À la barre, le mis en cause n’infléchit pas. "Je reconnais les messages." "C’est difficile de faire autrement", souligne la présidente Nassira Belkacemi. "Mais tout ce qui est agression, ça ne s’est jamais passé. Pour les messages, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai fait une sortie de route…", se défend le trentenaire. "Vous avez bien dû y réfléchir depuis??", s’interroge la présidente.
Mais le prévenu, qui affirme avoir vu une psychologue à deux reprises, n’a guère d’explications à livrer. "Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça."
Avant de s’emballer : "Moi je pense que c’est un complot, une vengeance de sa cousine", qui aurait été témoin de l’un des épisodes des faits." De son côté, la victime, devenue majeure depuis les faits et défendue par Me Julie Rigault, affirme : "Ma cousine m’a demandé à plusieurs reprises s’il se passait des choses, mais je lui disais non, car j’avais peur. Mais il me touchait, à plusieurs reprises. Ma maman travaillait, il en profitait pendant qu’elle n’était pas là. Plusieurs fois, il est rentré dans ma salle de bains, me posait des questions sur mes relations intimes, etc."
La présidente Nassira Belkacemi tente quant à elle de tirer la pelote de laine. Mais le prévenu n’en démord pas. "Ce qui est sûr, c’est que j’ai pas voulu avoir de relation avec elle…" "On n’envoie pas des messages à caractère sexuel si on n’a pas d’intérêt derrière. Le tribunal se pose des questions. Soit vous étiez attiré par elle parce qu’elle avait 15 ans, soit il y a autre chose derrière…", réplique la magistrate. "J’ai souvent été seul avec elle, jamais y a eu quoi que ce soit. À la maison, lorsque je ne jouais pas avec elle, elle me le reprochait", répète le Puydômois.
Le tribunal soupçonne une absence de remise en question du prévenu. « Si, bien sûr que si je me suis remis en question, de savoir pourquoi j’ai fait ça. De pourquoi j’ai dévié, j’en sais rien », explique le mis en cause, qui est toujours en couple avec la maman de la victime.
"Des propos intolérables"Du côté du parquet, il n’y a « pas de place au doute, exprime Emmanuelle Cano. C’est bien une agression sexuelle lorsqu’on caresse la poitrine ».
"Les premiers faits ont été reconnus dès le départ. Des propos inadaptés, intolérables. La première chose qui vient à l’esprit, c’est comment a-t-il pu en arriver là?? Dès le départ de cette relation, il y a eu une ambiguïté. La limite n’a pas été mise par lui, qui était l’adulte. Il n’y a pas eu de stop, et ça a vrillé", plaide Me Élodie Dardat en défense, réclamant une obligation de soins.
Le tribunal condamne son client à deux ans de prison avec sursis avec l’obligation de se soigner.
Julien Moreau