Une cérémonie organisée à Guéret pour reconnaître les capacités de chacun

Un tapis rouge déroulé et des sourires dessinés sur les visages. La salle André Lejeune a accueilli mardi 16 octobre quelque 200 personnes pour la cérémonie de remise des attestations RAE des 50 lauréats de cette année. Comme une soirée des Molières, chaque lauréat est appelé sur scène pour se faire remettre son attestation et improviser un petit discours de remerciements sous le regard bienveillant de la présidence de l’association Différent et Compétent. 

La compétence comme valeur singulière

Véritable moment de reconnaissance pour les travailleurs, salariés ainsi que les jeunes en situation de handicap, la remise de ces attestations résonne comme un accomplissement de soi. Valentin, 28 ans, avait « le trac au début, quand ils nous ont dit de descendre. Mon cœur battait fort » mais finalement, avec la fierté de recevoir son attestation RAE, le stress s’est évaporé. Le jeune homme revient sur son parcours de maîtrise de la micromotteuse dans une exploitation maraîchère.

« Ca n’a pas été simple au début. Les préparations étaient longues, sur plusieurs mois, mais ça m’a changé, je ne pensais pas avoir cette capacité ».

Maintenant, il maîtrise la micromotteuse au dosage près, il sait les quantités exactes de terre et d’eau dont il a besoin pour faire des carrés qui accueilleront une graine pour faire des plants. 

Et comme une petite graine qui germe, la RAE leur permet aussi de prendre conscience qu’ils sont capables. « C’est une véritable reconnaissance de leurs capacités, des choses qu’ils savent déjà faire », se charge de rappeler Vincent Gérard, coordinateur de Différent et Compétent en Limousin. Souvent évalués sur ce qu’ils ne savent pas faire, certains jeunes doutent de leurs capacités et se retrouvent dans l’incapacité d’agir. La RAE participe à la construction d’une identité professionnelle en rendant visible les apprentissages issus de l’expérience.

Pour faire ressortir ces capacités, des moniteurs les accompagnent dans leurs parcours. Emilie, éducatrice technique spécialisée à l’IME de Grand-Bourg, raconte que « c’est à moi de faire ressortir le meilleur d’eux-mêmes ». Le rôle des accompagnants, c’est de les aider à aller jusqu’à l’examen. « On les aide sur place en entreprise à accomplir leur tâche et on les aide à monter le dossier qu’ils présenteront à la fin », précise Déborah, qui accompagne aussi deux personnes dans une blanchisserie à Guéret. 

« L'important c'est d'avoir du mental »

La cérémonie, parrainée par Cyril Jonard, sacré 10 fois champion du monde de para judo et récent médaillé paralympique, avait une valeur encore plus forte. « Je suis très content d’être le parrain de cette année. C’est très important cette attestation pour ces gens qui sont handicapés, comme moi. Je veux montrer qu’il faut être courageux et que l’important c’est d’avoir du mental », lance le médaillé paralympique. 

 

Christelle Garreau, présidente régionale du réseau, explique :

« On reconnaît ce que la personne sait faire, on va regarder et valoriser cela, avant de lui dire ce qu’il faut faire. On ne regarde pas ce qu’elle ne sait pas faire, au final. »

Porté par l’ARS, le dispositif permet aussi d’avoir une reconnaissance nationale quand la mention de l’Éducation nationale ou du Ministère de l’Agriculture est sur leur attestation.

 

Marie Le Maux