Sur quelle roue danser ?
« Ah bah maintenant, elle va beaucoup moins bien marcher, forcément », pourrait-on écrire, pastichant Le Corniaud , en évoquant la filière automobile française, en perte de vitesse depuis cinq ans. Qu’il semble loin, l’âge d’or des sixties, quand 4L et autres 304 sortaient à tour de clef des lignes de production de Flins ou Sochaux. Ce week-end, sous les ors de l’Élysée, écrin de la grande exposition du “fabriqué en France”, ce n’est sans doute pas devant les fleurons d’une industrie automobile gauloise de moins en moins souveraine en son pays que le Tout-Paris poussera des soupirs de Chimène. Coqueluche du dernier Mondial de l’auto, la R5 électrique, 28.000 € en entrée de gamme, hors bonus écologique, tient certes la distance face au paddock européen ou américain. Mais devant l’invasion annoncée de modèles électriques chinois produits à faible coût, annoncés à des prix inférieurs à 20.000 €, la petite fée électrique de Renault, modèle signature convoquant la nostalgie de son ancêtre thermique, ne risque-t-elle pas de devenir la danseuse “haute couture” du constructeur ? De celles qui font la mode, qu’on bisse sur les podiums mais qu’on ne porte pas au quotidien.
l’éditorial
Sébastien Couratin