Un Cantalien condamné pour avoir filmé ses belles-filles sous la douche : "Il nous a salies"
Les deux femmes pleurent devant le tribunal correctionnel d’Aurillac, peinent à exprimer leur dégoût à quelques mètres de ce beau-père qu’elles ne veulent plus voir : « Il nous a salies, on va devoir vivre avec ça toute notre vie », sanglote la première. « On le considère comme notre père, c’était un deuxième papa. Je n’arriverai pas à lui pardonner. »
Il baisse la tête. Âgé de 59 ans, le prévenu est le beau-père des deux victimes : il a épousé leur mère il y a vingt-deux ans et elles ont grandi avec lui. C’est sa compagne qui, la première fois, va le confondre. En août 2020, elle trouve dans son ordinateur des vidéos des deux jeunes femmes, nues, dans la salle de bains.
L’affaire est réglée en famille et la vie continue… Jusqu’à cet été. Là, c’est une des filles qui trouve le portable du prévenu dissimulé et en train de filmer. Cette fois, il est dénoncé, son épouse divorce et il déménage.
Attiré par les poitrines« J’ai bousillé vingt-deux ans de mariage pour pas grand-chose », se lamente-t-il à la barre. Il explique avoir toujours été voyeur, attiré par les poitrines des femmes filmées à leur insu. Derrière lui, les deux victimes sanglotent, complètement niées en tant que femme. Pourquoi a-t-il recommencé ? « Je voulais voir l’évolution de sa poitrine ».
« C’est petit, c’est nul, j’ai tout gâché pour des sottises. » L’homme semble plus concerné par l’état de sa famille que par la souffrance qu’il a causée. Sous le feu des questions, il se reprend : « C’est comme si je les avais violées. Ce sont elles les victimes ».
Douze mois avec sursisIl y a peu d’empathie, estime Géraud de Vallavieille, au parquet. Il regrette que le quinquagénaire, inconnu de la justice n’ait jamais travaillé sur les « pulsions » qu’il décrit depuis de nombreuses années. Il requiert douze mois de prison avec sursis probatoire.
Le tribunal a suivi. Le quinquagénaire devra également verser 2.000 € à ses deux belles-filles et a désormais l’interdiction de rentrer en contact avec elles. Il devra se soigner avec deux spécialistes : un psychologue et un psychiatre.
Pierre Chambaud