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Октябрь
2024

Des habitations noyées parfois sous 170 cm d’eau... Les inondations ont fait des ravages à Brives-Charensac

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La crue de jeudi n’a pas fait de victime. Les habitations de la route du Monteil, de la rue des Moulins et le secteur d’Audinet ont subi des dégâts matériels. La Loire a laissé une couche de boue au moment de la décrue. Les rez-de-chaussée, les caves et les garages d’une cinquantaine de maisons ont été concernés, mais aussi les équipements sportifs dans le secteur d’Audinet. Le camping, le boulodrome, les vestiaires et les terrains de foot sont abîmés, voire ravagés. La passerelle du pont de La Chartreuse « est partie comme un fusible », explique le premier adjoint, Jean-Paul Bringer.

Après la gestion de crise jeudi, avec l’envoi d’un message aux habitants à midi pour leur demander d’évacuer ou de se mettre en sécurité dans les étages, le maire Gilles Delabre, son premier adjoint et le directeur général des services ont enchaîné, vendredi, avec une autre urgence : aider les habitants sinistrés.

Jeudi, en fin de journée, le service des routes du Département a envoyé les premiers engins pour curer la rue principale brivoise et permettre d’accéder aux habitations, immeubles et infrastructures. Au lendemain de la crue, l’affluence des volontaires, raclettes, balais ou pelles à la main, a redonné du baume au cœur dans le quartier.

Ma maman de 86 ans habite dans cette maison. Je suis venu la chercher hier et ce matin (vendredi, NDLR), je suis là pour nettoyer afin qu’elle ne soit pas trop choquée quand elle va revenir. À Brives, au niveau des crues, on a du vécu. J’avais 10 ans au moment de celle de 1980.

Le jardin du pavillon familial a pris des allures de brocante. Tout ce qui avait trouvé place au garage a été souillé par la boue. Il faut tout sortir puis trier ce qui peut être sauvé de ce qui doit être jeté. Des riverains, amis et parfois des inconnus sont venus prêter main-forte.

 

Ils étaient une quinzaine à travailler chez Pierre Morel et son épouse. Le couple approche les 80 ans. Jeudi, leur fils était déjà là pour « monter à l’étage tout ce qui pouvait l’être ». Ils ont ensuite rempli des sacs de sable pour monter un barrage au niveau des portes du rez-de-chaussée et du garage. « On a bloqué une hauteur de 50 cm, mais l’eau est montée à 90 cm. » La chaudière, la cuisine et la salle de bains aménagées, tout comme l’atelier ont finalement été submergés. Vendredi à 10 heures, tout était débarrassé et les sols lavés.

Des collectivités et des entreprises ont prêté des engins.

La municipalité a reçu l’aide de ses homologues d’Espaly-Saint-Marcel et du Puy-en-Velay. Ces deux communes ont mis à disposition des engins et des personnels pour intervenir partout où il y en avait besoin. La maire espaviote, Christiane Mosnier est elle-même venue en bottes pour contribuer à l’effort. Des entreprises ont spontanément apporté leur aide, elles aussi. 

Des tonnes de boue et de déchets

L’objectif de tous était de débarrasser les tonnes de boue et les déchets que la Loire a laissés derrière elle en se retirant. Les tractopelles n’ont eu de cesse de racler les entrées des propriétés et les ruelles. Des bennes ont été déposées un peu partout sur la route du Monteil pour collecter ce qui n’a pas pu être sauvé. La seconde zone dévastée est celle d’Audinet. Là-bas, la Loire a traversé le boulodrome. « Les jeux sont arrachés et le bar aussi », commente le directeur général des services de la Ville. Les mains courantes et les cages des terrains de foot ont été arrachées et « il va falloir refaire les pelouses aussi ». Et les employés de Renault véhicules industriels (RVI) ont nettoyé de la boue.

Les terrains de jeu du boulodrome et la buvette ont été traversés par la Loire qui a laissé une traînée de boue.

Il y a eu peu ou pas de dégâts du côté de la rive gauche et, finalement, peu d’interventions des sapeurs-pompiers. Deux personnes ont été hélitreuillées à proximité du camping. Les aménagements et le plan de sauvegarde, pour lequel des exercices sont régulièrement réalisés, semblent avoir porté leurs fruits. L’équipe municipale, emmenée par le maire Gilles Delabre, était sur le pont dès 3?h?30, jeudi. « Nous avions mis en place un service de surveillance, indique l’édile. Quand on a vu la hauteur de la Loire à Goudet, on a décidé d’ouvrir la cellule de crise. » Vendredi matin, il arpentait les rues pour identifier les difficultés et les besoins de chacun afin d’y remédier. Les élus se sont astreints à frapper à toutes les portes des maisons laissées closes pour être certains que personne n’ait été pris au piège. La crue est passée, et dans l’après-midi, le soleil brillait.La population s’est mobilisée pour nettoyer et débarrasser les rues et maisons.

Texte et photos Céline Demars