Découvrez les nouveaux coups de cœur "culture" des journalistes de la rédaction
Les journalistes de la rédaction vous partagent leurs "produits culturels" préférés du moment en espérant que vous allez les aimer vous aussi :
SérieBad Monkey. Andrew Yancy exècre l’injustice. Ça tombe bien, il est policier à Miami. Ou plutôt, ça tombe mal, il est policier. Et pas du genre à lâcher prise, ni à s’arrêter aux frontières de la légalité. Ses actes irréfléchis lui valent une mutation dans les Keys, une suspension, puis une affectation au service de l’hygiène. Ce qui ne l’empêche pas de s’entêter, entraînant avec lui, dans sa spirale de bourdes, une médecin légiste sur la piste d’une mort suspecte. Un bras est en effet repêché au large des côtes et la veuve de l’homme prétendument victime d’un accident de bateau n’est pas très éplorée… Et puis, les cadavres s’amoncellent. Le prolixe Yancy, qui déteste en outre qu’on lui raccroche au nez, qu’on le laisse en plan, mais aussi la maison hideuse de son voisin, fonce tête baissée sur la piste d’escrocs et de meurtriers. Dans cette série qui doit beaucoup à la prestation de Vince Vaughn (photo Apple TV +) dans le rôle de Yancy, affublé de chemisettes à fleur et d’un vélo comme véhicule de fonction, attachant malgré son verbiage incessant, on trouve aussi des flics ripoux, une reine dragon, un aimant à filles, une voix off, une ex poursuivie pour avoir couché avec son élève, un père aimant et reclus qui entend parler les animaux, une agente du FBI affranchie et, évidemment, un singe farceur. Une comédie dramatique, adaptée d’un roman de Carl Hiaasen, qui se perd parfois dans des scènes et digressions inutiles, mais qui reste rafraîchissante. Carl Hiaasen’s Bad Monkey, dix épisodes sur Apple TV + (sur mycanal)Laëtitia Chrétien
CinémaBambi, l’histoire d’une vie dans les bois. Les animaux sont les vedettes de deux films aussi charmants que réussis, à découvrir durant les vacances. Le robot sauvage, avec sa belle animation et les valeurs qu’il véhicule, a de quoi plaire à toute la famille. Avouons cependant un petit faible pour Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois, adapté d’un livre jeunesse de l’Autrichien Felix Salten. Comme le dessin animé de Disney avant lui. Mais rien à voir. Cette version a été tournée avec de vrais animaux, dans le Loiret. Les enfants y verront un conte grâce à la voix de Mylène Farmer, les parents un magnifique docu-fiction. Une ode à la nature dont les vertus pédagogiques pour les plus petits dépassent largement les polémiques d’adultes autour de l’utilisation d’animaux sauvages dans le cinéma.Thierry Senzier
Jeu vidéoUntil Dawn revient nous faire peur. Presque dix ans après sa sortie et en attendant le film, prévu pour 2025, ainsi qu’une possible suite, Until Dawn revient en version remastérisée sur PS5 et PC. Ce très sympathique jeu d’horreur narratif de Supermassive Games, est plus beau visuellement. Les graphismes ont été retravaillés et sont plus détaillés. Le prologue a également été enrichi. Mais la jouabilité, toujours aussi simpliste, a pris un sacré coup de vieux. On influe toujours sur le cours de l’histoire et sur le destin de huit personnages stéréotypés en réalisant des actions rapides ou en prenant des décisions importantes dont certaines sont cruciales pour l’aventure et les différentes fins possibles. Un vrai remake aurait été le bienvenu (surtout au prix de 70 € !) mais ceux qui n’ont jamais joué à l’original et/ou qui sont en situation de handicap y trouveront leur compte.Frédéric Levent
MusiqueThe Smile : Cutouts. On s’approche dangeureusement de la fin de l’année, et c’est déjà l’heure des bilans. « Quel sera l’album de 2024 ? », se demande-t-on fébrilement. Cutouts est l’un des candidats les plus sérieux à ce titre honorifique. The Smile, pour mémoire, est un trio composé par deux membres de Radiohead, le chanteur Thom Yorke et le guitariste Johnny Greenwood, accompagnés pour ce projet, par un batteur venu du jazz, Tom Skinner. Cette fois, ils se sont surpassés, comme on l’entend dès le premier titre, Foreign spies. Porté par des nappes de synthés vintage que l’on croirait sortis de la bande originale de Blade Runner, Thom Yorke répète « it’s a beautiful world » (le monde est beau, en v.f.)... et c’est magnifique. Le reste du disque est à l’avenant, aventureux, mais sans jamais oublier en route les mélodies mémorables (Colours fly, Don’t get me started). Bref, The Smile est en forme olympique, et c’est l’une des - très - bonnes nouvelles de l’année. La résurrection de Radiohead peut encore attendre un peu... Rémi Bonnet
Bande dessinéeBD Servais CerfLe roi cerf. À l’heure où la période énigmatique et spectaculaire du brame touche à sa fin, cet album Le Roi Cerf, signé Servais pour la série La faune symbolique (Dupuis), tombe à point nommé. En effet, le seigneur de la forêt est un animal qui en impose mais qui n’est pas le plus charismatique. On dit que Dieu lui accorda des bois feuillus afin d’en faire le roi des animaux, avant de les lui retirer. Outre le trait léché de Servais, l’intérêt de cet album est de mêler le parcours initiatique de Gilbert, le petit-fils de Monsieur le baron, qui a la chance d’assister à des scènes naturalistes que seuls de veinards initiés ont la chance de vivre, avec des fables historiques, pour ne pas dire mythologiques, mêlant chasse et cervidés. Ces histoires donnent le ton de l’image des biches et des cerfs inspire aux humains. Dans la partie réservée à Gilbert, il est également question de chasse, de traque, de braconnage. Et du fameux cerf blanc. Quant à l’épilogue, il vaut le déplacement. Indice : Il s’en passe des choses dans la forêt !
Alexis Marie