ru24.pro
World News in French
Октябрь
2024
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31

La filière châtaigne du Cantal veut se structurer pour mieux grandir

0

« Soyons Gaulois. Le syndicat doit être créé le plus vite possible. Tout de suite. La seule question qu’il faut se poser, c’est “est-ce que les partenaires vont être capables de chasser en bande ?” Si oui, alors l’avenir sera radieux. Parce que la concurrence, c’est avec les autres. Pas entre nous ». Sans micro, avec la voix d’un capitaine motivant ses soldats dans la tempête, le président de la communauté de communes de la Châtaigneraie cantalienne a visiblement marqué cette première journée de la Fête de la châtaigne, samedi 19 ocotbre, à Mourjou.

Ce qu’il a verbalisé, c’est en fait la conclusion d’une étude menée durant un an, entre mars 2023 et mars 2024, conjointement par la Chambre d’agriculture via sa chargée de mission Léa Dubois, et le cabinet conseil d’Olivier Beucherie. Cette étude, pour laquelle un groupe de travail homogène avait été créé, a permis la réalisation d’un diagnostic. Puis d’une phase de réflexion et enfin de propositions. Ce qui a été présenté en préambule de la foire à la châtaigne de Mourjou, hier matin, devant une quarantaine de personnes.

Il faut définir une identité visuelle forte, rationaliser les coûts de production, professionnaliser les productions et l’organisation de la filière

L’état des lieux. La Région AuRA lance un plan de relance de la culture de la châtaigne en 2013. Mais seulement pour l’Ardèche. Le Cantal intègre ce plan en 2017. La même année, les quatre communautés de communes du sud du département fusionnent en une communauté qui prend le nom de Châtaigneraie cantalienne. Dès sa première année d’existence, les élus misent sur un plan d’action. En 2022, deux ateliers sont créés. L’un privé, la Bogue du Cantal, qui accueille aujourd’hui 19 producteurs.L’autre associatif, Castanhaïres bio, accueille 18 producteurs. Selon Léa Dubois, sur une année normale, la production est d’environ 90 tonnes par an. « Avec le programme de plantation mis en place, on peut estimer à environ 125/130 tonnes la production en 2030 ». Les plans de relance visaient, essentiellement, à accompagner la plantation de nouveaux châtaigniers et de nettoyer les châtaigneraies existantes.

Les réflexions. « La châtaigne cantalienne a-t-elle une identité ? » demandait Olivier Beucherie. Au niveau national, elle n’existe pas. Elle n’est ni recensée ni inscrite dans la production totale. Elle représente en fait moins de 1 % de la production totale annuelle de châtaigne. « Et elle n’est pas vraiment mise en avant non plus sur les lieux de vente ».

L’avenir. Il faut donc remédier à plusieurs “faiblesses” pour accompagner le développement de la filière châtaigne cantalienne. « Il faut définir une identité visuelle forte, rationaliser les coûts de production, professionnaliser les productions et l’organisation de la filière », expliquait Olivier Beucherie, précisant qu’il s’agissait de pistes de réflexion et non d’obligations. La création d’une IGP ? (indication géographique protégée, ndlr). « Non, c’est trop tôt. Ce qu’il faut, rapidement, c’est un syndicat. Nous avons rencontré et discuté avec d’autres syndicats au niveau national, c’est la meilleure des solutions dans l’immédiat », soulignait Olivier Beucherie.

Mais pourquoi ? « Cela permet de fédérer l’ensemble des partenaires sans notion de concurrence, d’intégrer les producteurs indépendants, et de pouvoir exister au niveau national ». Ce syndicat pourrait être accompagné d’un cahier des charges précis, qui semble être souhaité par les producteurs. Il y a aussi une piste à étudier, selon Olivier Beucherie, c’est le “produit de montagne”, car tout le Cantal est classé en zone de production de montagne ». Le syndicat permettrait aussi le maintien d’un réseau d’acteurs forts et des partenariats ». Pourtant réservée dans sa présentation des différents points de l’étude, la chargée de mission Léa Dubois expliquait pour que le « syndicat interprofessionnel, la base est posée. Elle est là. Y’a plus qu’à… ».

« Pour l’heure, la production de châtaigne dans le Cantal, c’est une niche, on est tous d’accord. Mais la création d’un syndicat permettrait de mettre le Cantal sur la carte de France des producteurs ». Joël Piganiol, vice-président de la Chambre d’agriculture confirmait : « Ce fruit riche et emblématique du Cantal, c’est du potentiel et des freins qu’il va falloir corriger. C’est un travail à poursuivre ». Comme le dynamisme décrit par Michel Castannier, maire de Cassaniouze : Le dynamisme est là, et doit continuer avec le syndicat. Nous avons, avec la Châtaigneraie cantalienne, accompagner la plantation de 2.500 arbres pour 58.000 €. Nous aimerions dépenser le double ». Autre dépense prévue pour la Châtaigneraie cantalienne, 14.000 € sur deux ans via une convention signée avec la Chambre d’agriculture pour le « développement d’une filière locale ».

Bruno-Serge Leroy