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Октябрь
2024

"Tu as l’impression d’être un magicien" : en Haute-Loire, cette herboriste et siropière développe une multitude de saveurs

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Au fil des saisons, des récoltes et des cueillettes, la Bourguignonne d’origine développe de nouvelles sortes de sirops, de condiments, de fleurs comestibles ou encore d’infusions. Tout cela se limite à son imagination, et elle n’est pas près d’être à sec d’idées.

Une nouvelle vie en tant qu'herboriste dans le Brivadois

Il y a bientôt quatre ans, Mélanie déposait des valises remplies de saveurs et d’idées en Haute-Loire. C’est sur une colline à Frugières-le-Pin, avec une vue imprenable sur les monts du Livradois, qu’elle décide de lancer sa production en tant qu’herboriste. Une passion qui remonte à son enfance. "J’étais dans les jupons de ma grand-mère et je passais mon temps dans le jardin de mon grand-père qui possédait beaucoup de cultures. Je mangeais ses framboises, ses mûres, je cueillais des feuilles et je m’amusais à les vendre", se souvient la Bourguignonne. 

Tout naturellement, Mélanie se tourne vers un CAP Horticole, puis un CAP Fleuriste. Elle a travaillé quelques années dans une marbrerie/pompes funèbres à confectionner des couronnes et des bouquets. "Mais, je ne trouvais pas de sens, il me manquait un truc. J’ai arrêté et je me suis mis dans le social."

À cette même période, l’herboriste et fleuriste de formation fonde une famille, son mari, Yann, décroche un CDI, et ils achètent une maison. "En 2019, on a décidé de tout vendre parce qu’on étouffait. On avait besoin de retrouver notre liberté." 

Quatre ans plus tard, on la retrouve en train de zigzaguer dans ses cultures. Elle présente ses plantes, les touche, les sent, profite du silence. Comme une impression de voir la petite Mélanie dans le jardin de ses grands-parents. "Je trouve mon métier super poétique, tu as l’impression d’être un magicien. Je vis le moment présent quand je suis dans mon jardin. Tu as les couleurs, la texture, l’odeur, la biodiversité… C’est hyper vivant quoi."

Je me suis pris de passion pour les sirops de plantes. L’été, j’arrive à 45 variétés. Mon objectif, l’année prochaine, ça sera 50.

Son activité, qui se nomme Sur la colline, a commencé par la vente de sel et de sucre aromatisés aux plantes sur les marchés locaux. "Mon stand faisait un mètre, lance-t-elle. Aujourd’hui, il en fait quatre. Au fur et à mesure, on a grandi. Nos produits ont changé. Je me suis pris de passion pour les sirops de plantes. L’été, j’arrive à 45 variétés. Mon objectif, l’année prochaine, ça sera 50."

Les produits vendus sur son stand changent en fonction des récoltes et de ce qu’elle souhaite proposer. Mélanie préfère miser sur une large variété de produits que sur la quantité. "Par exemple, le sirop de coquelicots, je vais en avoir une cinquantaine, mais quand c’est fini, c’est fini." À cette période de l’année, celle qui se décrit comme "une touche-à-tout" confectionne ses derniers bouquets, diminue les sirops, augmente les tisanes et annonce un nouveau condiment pour l’hiver à base de cèpe, girolle, ail et persil.Les sirops, la pièce maîtresse de cette herboriste.  

Feuilles de figuier, ortie, verveine citronnée, garrigue, basilic/menthe, agastache, rhubarbe… Sur la colline propose 45 variétés de sirops aux plantes (bientôt 50). "Mon principal objectif, c’est que mes sirops aient du goût. D’ailleurs, ça se rapproche plus d’une eau aromatisée puisqu’ils ne contiennent que 60 % de sucre", partage Mélanie. L’herboriste et fleuriste de formation s’est pris de passion pour ces boissons. Elle adore développer de nouveaux goûts, mélanger les plantes et emmener sa clientèle vers des saveurs étonnantes.

Sur la colline, c’est aussi 90 % des produits vendus qui sortent de ses cultures. "Pour mon sirop au basilic sacré, c’est un copain maraîcher qui me fournit en matière première parce que je ne peux pas tout faire." Par contre, Mélanie sait ce qu’elle veut faire : miser sur le goût, et continuer à se professionnaliser. Au point où elle s’aperçoit que sa passion devient un vrai travail. "Des fois, je me dis 'punaise, je suis en train de travailler'. Ce matin, au moment du petit-déjeuner, j’effeuillais de l’estragon. Ça se mélange à ma vie personnelle", livre l’herboriste avec l’agréable goût de pouvoir vivre de sa passion.

Ce marché de Haute-Loire déborde de clients et de commerçants

Les "amuse-gueules" sur cette herboriste du Brivadois

Où la trouver?? Vous pourrez trouver les produits de Mélanie tous les samedis matin sur le marché de Brioude et sur celui de Langeac de mi-avril à septembre. Pour information, les tisanes et fleurs comestibles sont vendues en vrac. Facebook : Surlacolline. Site internet : www.surlacolline.info.

Les plantes vivaces "Je cultive principalement des plantes vivaces, elles sont là tout le temps", partage Mélanie au milieu de ses cultures colorées. Elle préfère ces variétés qui peuvent vivre plus de deux ans et qui résistent aux saisons par rapport aux annuelles (fleurissent et meurent en un an) et aux bisannuelles (fleurissent et meurent la deuxième année).

Nouvel atelier Au moment où Mélanie et sa famille se sont installées en Haute-Loire, ils ont acheté une maison qu’ils rénovent depuis quatre ans. "On veut une maison dans laquelle il y aura un laboratoire, un atelier, un énorme séchoir et des parties pour dormir. On n’aura pas de salon, de cuisine, ça sera un endroit professionnel. L’idée serait aussi de créer un point de vente." Ils vont profiter de leur pause hivernale, du 1?? janvier à mi-février, pour avancer.

Félix Mouraille