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Октябрь
2024

Maylis de Kerangal, l'écrivain-peintre des lumières, était à Aurillac

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Discrète, mais accessible. L’autrice, récompensée de multiples prix littéraires, dont le Médicis pour La naissance d’un pont, est aujourd’hui encore dans la sélection des huit derniers ouvrages retenus pour le prix Goncourt 2024, qui sera dévoilé lundi 4 novembre. Pour l’heure, Maylis de Kerangal est en tournée. « J’ai toujours aimé aller à la rencontre des lecteurs », expliquait-elle, devant une soixantaine d’amateurs à Point-Virgule.

Le Havre a été bombardé par les Alliés

La ville. « Le Havre traverse beaucoup de mes livres. Les liens et les lieux de l’enfance, c’est un peu une ville de formation. » Bien que née à Toulon, Maylis de Kerangal a grandi au Havre. Son père est pilote de navire dans une famille de marins. « Je ne serai pas devenue cette écrivaine-là sans Le Havre. Elle est la part autobiographie de ce livre. Il est plus autobiographique que les autres, parce qu’il y a des éléments de ma vie. Mais cela reste un roman. »

La fiction. « Les romans sont des trajectoires vers des mondes inconnus. J’aimais l’idée de me planquer dans les livres, totalement enfouie dans la fiction. »

L’image. « C’est gentil de dire que je suis un écrivain-peintre. On est un peu dans un plan-séquence pas vraiment anticipé. La lumière change tout le temps au Havre. Jean Monnet a inventé l’impressionnisme dans l’estuaire du Havre. La ville a été détruite par les alliés. Les ruines du Havre ont été déplacées sur le rivage. La mémoire de la ville a été transformée en galets par les forces maritimes. Il y a une ville spectrale qui ne reviendra jamais. »

Le cinéma. « Deux de mes romans ont été adaptés au cinéma. Et celui-là ? Il y a un intérêt, mais il me semble que ça peut être compliqué pour Jour de ressac. Mais c’est un honneur qu’un artiste utilise mon travail pour développer le sien. Écrire pour le cinéma, pourquoi pas. Mais pas une adaptation d’un de mes romans. Quelque chose de nouveau. Qui n’existe pas déjà. »

Bruno-Serge LeroyPratique. Jour de ressac, éditions Verticales (21 €).