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Октябрь
2024

Les Vins d’Olivier changent de dimension à Larche en Corrèze

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Sur une placette en devenir, la carcasse d’une bétonnière prise dans les rais mordorés d’un doux soleil matinal. Un chantier en voie d’achèvement. En contrebas de la route de Brive, à la sortie de Larche, une zone commerciale baptisée Les Guierles a vu le jour, là, tout proche des berges de la Vézère que l’on aperçoit derrière cette plantation de noisetiers.  

C’est ici qu’Olivier Leydier a déménagé sa cave qui jusque-là s’était établie dans ce petit local du centre-ville de Larche.

Alors Olivier ne s’est pas installé dans un module aux allures de cube d’acier. Non, le caviste a élu domicile dans une bâtisse qui, longtemps, a été réduite au statut de ruine abandonnée en bordure de route. D’ailleurs, cela fait des années que la masure avait tapé dans l’œil d’Olivier qui en avait flairé son immense potentiel. 

Après des mois de travaux, la maison s’est offerte une nouvelle jeunesse, sans jamais rien trahir de l’esprit des lieux : toiture en ardoise, murs en pierres blondes et couleur lie-de-vin typiques du bassin de Brive.

Une cave optimale

À l’intérieur, un vaste espace dédié au vin, à ses plaisirs, à ses hommes et à sa culture. Ça sent le neuf. La touche finale est à portée de pinceau. Mais l’essentiel est là.

La couleur sombre des murs répond joliment aux rayonnages en bois clair, déjà garnis d’une belle collection de cuvées sélectionnées avec soin par Olivier. Quant au beau rayon distillerie, il revient à la jeune caviste, Bernie Martin, qui met toute son expertise et son expérience pour conseiller les clients et les aider à s’y retrouver dans cette large gamme de whiskies, rhums, gins, pastis et autres spiritueux.

Tout proche, un élégant bar à vin où l’on pourra bientôt découvrir, humer, déguster de gouleyants breuvages. Prendre du plaisir surtout dans un cadre convivial et dans une ambiance détendue.

Dans les coulisses, une zone de stockage ou trônent déjà des dizaines de caisses et de cartons : voilà qui tranche avec le précédent local devenu très vite trop étroit. 

Et puis surtout ,il y a la cave. La vraie. Creusée dans l’argile et recouverte d’un lit de graviers, la cave dispose d’une hygrométrie idéale (à 80 %), d’une température constante (à 15°C) et de la ventilation idoine. Des conditions optimales pour la conservation des quelque 2.500 références. Une petite alcôve astreinte à l’obscurité a même été réalisée pour garantir aux grands crus et autres vins de garde un vieillissement idéal. 

Ce souci du détail illustre la rigueur avec laquelle Olivier a pensé le projet. Il raconte également la passion qu’entretient cet autodidacte avec le vin, avec le travail des vignerons, avec ce trésor culturel, ce joyau civilisationnel de notre pays.

Caviste de conviction

Ce lien fort ne date d’hier. Même lorsqu’il était directeur d’agence dans le secteur bancaire, à Lyon, le vin occupait une place de choix pour ce curieux viscéral, toujours en quête de nouveautés et qui, dès cette époque, avait développé une petite activité de négoce du vin. 

En 2014, Olivier change de vie. Il quitte la capitale des Gaules pour rejoindre le sud de la Corrèze où son épouse est devenue pharmacienne dans la petite ville de Larche. Et juste en face l’officine, il repère un petit local en vacance. Une opportunité unique s’offre à Olivier qui voit là la chance de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle.

Et voilà qu’en juin 2018, le tout neuf caviste indépendant réalise un rêve. Les Vins d’Olivier accueillent ses premiers clients.

Rapidement, il impose sa patte, son sourire, sa pétillance et son érudition tranquille. Ainsi, l’ancien banquier incarne parfaitement le caviste contemporain qui ne saurait se limiter à n’être qu’un simple marchand de vin. Jamais il ne sera du genre à rester planqué derrière son comptoir et ses barriques, en guettant le passage des négociants et ne proposant au chaland que de la vinasse facile, du consensuel et du déjà-bu.

« Mon ambition est d’inviter le client à boire moins et à déguster mieux », affirme le caviste, déterminé à être un passeur d’émotions. 

Proche des vignerons

Non, Olivier a l’âme curieuse et voyageuse. Ainsi, le quadra au poil poivre-et-sel aime arpenter la France, fréquenter les allées des salons spécialisés, visiter des domaines, les vignobles et les chais. 

Surtout et par-dessus tout, il aime le contact avec les viticulteurs, échanger avec eux sur le travail de la vigne, sur les coulisses de la vinification, il se nourrit de leur histoire et de leur passion chevillée au corps. « Des vignerons de conviction qui, le plus souvent, travaillent en agriculture bio ou en biodynamie, comme 95 % des vins que j’ai sélectionnés ici », précise-t-il.

« Le secret de la réussite, ce sont également les relations de confiance que le caviste saura tisser avec les vignerons. Mais aussi avec une clientèle auprès de laquelle il devra faire preuve de pédagogie et de conviction pour cultiver ce goût du vin », poursuit Olivier qui, dès ce week-end, aura à cœur de démontrer toute sa passion, son envie et sa culture lors des phases qualificatives à la finale de l’édition 2024 du concours du meilleur caviste de France.

Fabrice Varieras