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Октябрь
2024

Un Clermontois jugé pour des coups de couteau suivi de mutilation sur le parking d'une discothèque dans l'Allier

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"Le couteau, c’est la maladie du siècle, c'est l'arme que tout le monde a dans son sac aujourd’hui", déplore Me Barnoud (Cusset), avocate d’un jeune Clermontois de 24 ans, poursuivi devant la cour criminelle de l’Allier pour violence avec arme suivie de mutilation. La qualification de tentative de meurtre a été écartée en absence de volonté de tuer.

Le 8 mars 2020, une altercation a opposé ce jeune homme, alors âgé de 19 ans et résidant sur Vichy, à un quadragénaire dans une discothèque yzeurienne. Après la dispute à l’intérieur de la boîte de nuit, dans les toilettes puis dans le fumoir, l'affaire s'est terminée par des coups de couteau sur le parking. Grièvement blessée, la victime, un ancien directeur de centre éducatif fermé, a été hospitalisée en urgence à l'hôpital de Moulins où elle a subi une ablation de la rate.

Un gâchis

"Deux vies brisées, c’est beau gâchis, commente l’avocate, évoquant deux personnalités présentées comme calmes, non violentes". Difficile, malgré l’audition de plusieurs témoins, de déterminer qui a donné le premier coup à l’intérieur de la discothèque, et pourquoi. Les agents de sécurité du Press Club ont expulsé le plus jeune des protagonistes. Mais le plus âgé est sorti, lui aussi, afin de récupérer de quoi aller acheter à manger dans sa voiture. Pas de chance : elle était garée à proximité du fourgon du jeune homme. De nouveaux échanges musclés ont apparemment eu lieu, qui se sont conclus par plusieurs coups de couteau.

"Il m'a planté !"

" Je me suis vu mourir", déclare la victime, rattrapée par l’émotion. « Il m’a planté?! Il m’a planté?! Ses mots résonnent toujours dans sa tête. Ce père de trois enfants a vu sa vie basculer, il souffre de séquelles irréversibles, avec un traitement à vie pour éviter une infection, un stress post-traumatique. Il a perdu son emploi", déclare Me Berthaud (Lyon), partie civile. Il souhaite réparation et sollicite une provision sur indemnisation.

L’accusé, longtemps tête baissée, murmure : "peu importe ce qui s’est passé avant, ces coups de couteau ne sont jamais pardonnables". Puis, regardant sa victime : "Ce n’est pas ma vraie nature, ma vraie personnalité. Je regrette la douleur que je vous ai causée, à vous et votre famille.  Je suis sincèrement désolé".

Casier judiciaire vierge

Élodie Bernier, avocate générale, évoque cette escalade de violence qui s’est conclue par "quatre coups de couteau avec des conséquences énormes". Le casier judiciaire de l’accusé, qui suit une formation, est vierge. Une peine de quatre ans de réclusion dont deux avec sursis est requise. La défense souhaite la peine la plus modérée possible et une dispense d’inscription au casier judiciaire. La cour présidée par Philippe Vignon a condamné Noé Valma à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, sans inscription au casier judiciaire.

 

Pascal Larcher