Pourquoi le bassin thiernois comptabilise trois clubs de vélo sur route malgré un faible nombre de licenciés
La période de Covid aura au moins eu le mérite de développer la pratique du vélo. Avec des ventes en progression, certes, mais de nouveaux adeptes qui n’auront pas forcément franchi la porte des clubs locaux. "Il s’agit surtout d’une pratique pour le loisir et le travail", reconnaît Pascal Ducher, le nouveau président du Vélo sport thiernois suite au départ de Gérard Touly après 21 ans de service, en 2023.
J’étais récemment invité à une soirée à la boutique Passion vélo de Thiers, j’étais le seul licencié. Aujourd’hui, les clubs n’intéressent plus les gens. Les cyclistes préfèrent faire des sorties à un ou deux et se donner rendez-vous avec Snapchat.
Avec comme résultat la baisse inexorable des effectifs au sein d’un club thiernois vieillissant. "D’autant plus que nous n’avons plus de jeunes, faute d’entraîneur."
Conscient que la mauvaise dynamique tire la structure vers le bas, le club thiernois cherche aujourd’hui à mieux se faire connaître. En ce sens, une randonnée à vélo "La Montagne thiernoise", était organisée, dimanche premier septembre.
D’autre part, la structure prône l’ouverture et le président a récemment pris son bâton de pèlerin pour essayer de convaincre une autre structure locale de fusionner : l’Union cycliste de Peschadoires. "Afin de réduire les coûts des assurances et des affiliations", résume Pascal Ducher qui cite également le Cyclo club de Peschadoires comme autre structure qui pourrait participer au regroupement.
Les chiffres ne lui donnent pas tord : avec une dizaine d’adhérents dans chacun des deux clubs pescadoriens et une trentaine du côté du Vélo sport thiernois, les clubs de cyclisme sur route dans le bassin ont des allures de niche, morcelée de surcroît.
Ne pas retomber dans les "travers"Et cela pourrait durer à en croire Fabien Le Goff, président de l’UC Peschadoires affilié à Ufolep, jeune structure de "quarantenaires" qui fête cette année ses trois ans. "Pascal Ducher m’a effectivement contacté pour une fusion mais ça va être difficile. Un regroupement pourrait déséquilibrer le club dans lequel tout se passe très très bien", indique le jeune homme.
Et Fabien Le Goff a des arguments à exposer : "j’étais moi-même licencié à Thiers où il y a beaucoup d’anciens mais je ne m’y retrouvais pas notamment parce que nous n’allions pas au même rythme et il n’y avait pas beaucoup de jeunes, ni de place pour eux. Alors on a formé un groupe avec des copains pour rigoler au début. Et puis on s’est structuré en association, nous avons fait faire des maillots, des cuissards aux couleurs du club."
Aujourd’hui, c’est dommage mais c’est trop tard pour fusionner, nous sommes dans une autre dynamique, on a envie d’aller de l’avant. Certains participent à La Cyclo les Copains, d’autres font des compétitions ou des formats plus longs sans oublier la pratique du Gravel.
Autre temps, autres pratiques, les licenciés de l’UC Peschadoires, "tous actifs", ont également mis en place d’autres formes d’organisation : "nous ne sommes plus sur des entraînements à horaires fixes mais utilisons l’application Messenger pour nous donner rendez-vous", détaille le jeune président de 38 ans.
Et puis grossir, à quoi bon ? "Je pense que notre capacité maximum est d’une vingtaine d’adhérents et nous pouvons encore accueillir. Mais au-delà, cela peut créer des crispations car tout le monde ne roulera pas à la même allure et nous retomberions dans les mêmes travers qu’à Thiers", expose le cycliste.
Une jauge maximum de 20 coureurs qui n’empêche pas les cyclistes de Peschadoires de mouiller le maillot avec d’autres équipes lors des sorties : "c’est une de nos particularités, nous acceptons tout le monde lors des entraînements même s’ils ne sont pas licenciés chez nous." Et les Thiernois aussi, bien évidemment. Comme quoi, une certaine fusion est possible.
Yann Terrat
Cyclo club de Peschadoires. Avec un peu plus d’une dizaine d’adhérents et une moyenne d’âge de 70 ans, le Cyclo club Peschadoires est le troisième club du bassin à être affilié lui aussi à au moins une des trois fédérations (FFC, Ufolep ou FFV ex. FFCT). Ici, le vélo se pratique entre amis, les mercredis et samedis après-midi sur des distances de 60 à 70 km, à "20-22 km/h de moyenne".Un club, entre amis, "vieillissant" également comme l’admet volontiers le trésorier Michel Rousserie, et qui recrute par le bouche à oreille. Et là encore, même en petits groupes, des problèmes d’allure se posent : "nous sommes un club qui a comme principe celui de partir et de revenir tous ensemble. Mais avec l’apparition des vélos électriques, certains partent aujourd’hui devant, les autres ne peuvent plus suivre."