ru24.pro
World News in French
Октябрь
2024
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31

En 1884, ce jeune Creusois joua un très mauvais tour à son père qui refusait de financer ses parties fines

0

Dans son édition du 16 octobre 1884, le journal L’Abeille de la Creuse rapportait avec force détails mais sans citer les noms des protagonistes, un étrange fait divers qui rompit la quiétude de La Souterraine.

Exerçant depuis quelque temps le métier de tonnelier chez un artisan sostranien, le jeune X…, comme tous les garçons de son âge, aimait sortir avec les copains et courir les filles. Mais les parties fines, même dans la Creuse, ont un coût. Aussi, pour ne pas trop écorner son salaire, il avait pris l’habitude, sous divers prétextes, de réclamer de petites sommes d’argent à son père, commerçant dans une ville de Dordogne.

Espérant apitoyer l’auteur de ses jours, le jeune homme lui écrivit qu’il était malade, le priant de lui envoyer 50 francs pour payer les soins (190 € actuels N.D.L.R). Le père, que les demandes répétées de subsides avaient rendu méfiant, ne répondit pas, mais écrivit à un ami, négociant à La Souterraine, pour qu’il se renseigne sur la situation de son rejeton et ne lui donne la somme demandée que s’il le jugeait nécessaire.

L’ami trouva le jeune homme en parfaite santé et, s’il avait besoin de quelque chose, c’était de modération dans ses libations. Il lui refusa tout net la somme demandée, mais pour ne pas se brouiller avec le père, il dirait, tout en l’informant de son refus, que son fils était un peu souffrant. Deux ou trois jours plus tard, pour se venger de ce refus, le fils prodigue envoyait à son père un télégramme, signé du nom de l’ami : « Venez vite, fils mort ».

Vingt-quatre heures après, M. X, père éploré, débarquait à la gare de La Souterraine avec un cercueil doublé de zinc, les vêtements pour habiller dignement le défunt, une magnifique couronne pour mettre sur la bière. Il aurait même loué un wagon à la Compagnie du Paris-Orléans pour ramener le corps de son fils et fait creuser une fosse au pays natal pour l’y ensevelir.

Jugez de sa stupéfaction lorsqu’il apprit que son fils se portait comme un charme et qu’il n’avait jamais été malade. Pour le convaincre, on alla chercher le mystificateur à son atelier, mais il avait disparu, s’étant probablement réfugié chez quelque connaissance pour échapper au courroux paternel. Comme il ne pouvait « faire le mort » éternellement, il sortit de sa cachette et rejoignit son père qui, tout à la joie de retrouver son fils vivant, lui pardonna ce scénario macabre.

L’histoire se termina par des embrassades et on raconte que les deux hommes firent ripaille jusqu’à minuit, heure à laquelle le père reprit le train pour la Dordogne, afin de rassurer la maman. Le journal ne dit pas si le fils X… devint plus sage et moins dépensier, ni ce que le père fit du cercueil et de la couronne devenus inutiles.