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Une "découverte exceptionnelle" : un atelier monétaire gaulois mis au jour dans le Puy-de-Dôme

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"C’est un beau clin d’œil de l’histoire avec aujourd’hui la Banque de France qui renforce sa présence en contrebas de l’oppidum de Corent." Le conseiller départemental du Puy-de-Dôme, Sébastien Galpier, a osé la comparaison.

Vendredi 18 octobre, à la Maison de l’Unesco, l’élu, accompagné de l’archéologue Matthieu Poux, a dévoilé ce qu’ils présentent comme une découverte exceptionnelle de la capitale Arverne.

La dernière campagne de fouilles, réalisée sur le site de Corent à l’été 2024, a permis de mettre au jour un atelier monétaire dans le centre-ville gaulois. On en soupçonnait l’existence, mais il restait à le confirmer.

Des indices

"Cela fait 15 ans que nous découvrons sur le site des indices, des creusets pour fondre les métaux", annonce d’emblée le professeur d’archéologie.

Il précise : "Des petites lingotières, qui sont des sortes de moules à gaufres." Elles servent à mouler "des petites pastilles" en bronze, en or ou en argent. Elles représentent l’état premier de la monnaie, "avant qu’on la frappe avec des coins monétaires".

Et ce n’est pas tout, il y a également "des pastilles en bronze qui n’ont pas encore été frappées, et puis surtout des tampons monétaires qui avaient été découverts".

"On n’a pas eu de la chance ou du talent, les indices trouvés à la surface du site constituaient un argument solide", tient à souligner le spécialiste.

À Corent, des milliers de pièces de monnaie ont été exhumées depuis le XIXe siècle. Certaines sont conservées dans des musées (comme au musée Bargoin), en France ou à l’étranger, "au British Muséum, au Musée d’Archéologie Nationale…", indique l’expert, "avec un petit nombre de monnaies en or, un peu plus en argent et beaucoup en bronze".

Une concentration dans la cité gauloise pouvant laisser supposer que l’on frappait la monnaie dans un lieu dédié. Et c’est ce qui a été mis en lumière. "Vous avez ici des points marrons", indique Matthieu Poux en pointant du doigt une image au rétroprojecteur. "Ils correspondent à des trous de poteaux plantés dans le sol, ancrés dans le substrat basaltique." La forme des poteaux, leur orientation et leur répartition ont permis à l’archéologue et à son équipe "de restituer au moins un, ou plutôt deux, bâtiments rectangulaires" qui ont abrité l’atelier.

Des fouilles jusqu’à 2026

Pour parachever la démonstration, il évoque les chapelets de fonds monétaires non frappés identifiés en 2010.

"Nous avons retrouvé la suite cette année. Des essais de coins, et surtout beaucoup de monnaies en cours de fabrication, ce qu’on appelle des ratés de frappe."

Une accumulation d’éléments concordants en somme. Mais ce n’est pas tout. Les fouilles de cet été ne sont que le début d’un programme étalé sur trois ans qui pourrait permettre d’en savoir davantage sur les sociétés gauloises de la fin de l’âge de fer.

Erwan Rousseau

(*) Cette campagne de fouilles a été financée par le Département, avec le soutien de la DRAC Auvergne et Mond’Auvergne Communauté.